Le PACS ou la révolution des murs annoncée et ce quil en reste : un os à ronger, nos yeux pour pleurer et la rage pour gagner !
Issu des revendications des associations de femmes, d'homos et dindividus contre les institutions, la famille ou mariage, le CUS, après diverses appellations a fini en PACS.
Lorsque la gauche plurielle se réapproprie le pouvoir en mai 1997, elle ne peut éviter de travailler sur un texte de loi qui va dans le sens du poil des " CUSsien (ne) s " quelle a beaucoup sollicité lors de sa propagande de charme préélectorale. Le projet reste un certain temps (presque un an) en gestation sur divers bureaux de présidents de commissions de lAssemblée.
Au début de son règne, le nouveau gouvernement a bien dautres chats à fouetter. À commencer par faire du pied au grand capital et oublier au plus vite les promesses faites aux associations de chômeurs qui ne sont pas pour rien dans le triomphe électoral " pluriel ". Une fois de plus, l'homme de la rue sest fait biaiser par le politique
Mais, revenons-en au PACS. En avril 1998, le dossier sort de sa longue sieste quand Matignon reçoit une pétition prétendument signée par 12 000 maires. Il ne faut pas longtemps pour découvrir que lopération est un coup monté par lassociation Provie (via ses relais " Alliance pour les droits de la vie ") de Christine Boutin, célèbre députée U.D.F. proche de lOpus Dei. De plus, les signataires ne sont pas tous maires, beaucoup de pétitions ne sont pas signées ou encore ne souscrivent que partiellement au texte original. À noter un maire P.S. a signé ( ) Du coup les associations pour le Contrat dUnion Sociale se mobilisent contre cette attaque, et réveillent les " pluriels ".
Le gouvernement prend note des remous soulevés dans lopinion publique par le discours des associations intégristes, réactionnaires et fascistes autour du projet. Elisabeth Guigou pour " calmer le jeu " donne un premier coup de canif dans le contrat et pas des moindres : " ce projet ne sera ni un mariage, ni même un pas vers la reconnaissance du mariage homosexuel ". Le ton est donné !
Bien sûr, le gouvernement nest pas sans ignorer que parmi les électeurs de gauche, il y a aussi " des gens qui ont dabord à cur de se préoccuper de la famille ". Je suppose quil faut entendre par là, la vraie famille, mariée devant le Monsieur le Maire de ses deux mairies avec enfants légitimés et tout le tsoin-tsoin.
Puis, pour mieux rassurer cette population frileuse mais qui vote, les " pluriels " décident que le futur PACS ne se signera pas dans les Mairies, mais dans les Tribunaux de Grande Instance.
Comme ca, les couples bigarrés ne risqueront pas de croiser les couples effarouchés de juste-correctement-mariés, ni de mettre mal à laise leurs familles, avant la traditionnelle photo cruche, sur les marches de l'édifice communal public ! Puis, très rapidement, on fout discrètement dans la poubelle de l'histoire le chapitre sur ladoption denfants par des couples homos, ou de procréation assistée pour les contractant(e)s du PACS.
Pour justifier leur acte radical, les faiseurs de lois déclarent : " les militants qui veulent ouvrir aux homosexuel(le)s la possibilité dadopter un enfant sont très minoritaires ". Torché, cest emballé. Au moins, ça évite de risquer de perdre un gros paquet d'électeurs potentiels pour les prochaines européennes ! Et puis ce qui chatouillait un peu l'électeur, c'était aussi le coté avantages fiscaux, héritages, accès aux mêmes droits juridiques et fiscaux que les gens normaux Alors, Bercy qui avait dabord carrément sucré du contrat ce coté " bassement matériel ", sous pression de Mme Tascat, la seule membre de l'équipe gouvernementale chargée du dossier à être montée au créneau, est revenu sur ses positions. Au début, les PACSien (ne) s rempliraient leur déclaration commune dimpôts en 2000. Et puis après palabres, ce serait pour 2003, mais cest que ça va coûter très cher à l'État, qui est tellement pauvre (pas manger, pas travail, sil vous plaît, pitié, chers contribuables). Pourquoi pas plutôt 2147 Cest un chiffre rond ! Voilà pour les réticences de la gauche plurielle.
Passons rapidement sur les réticences de la droite face au projet. Cette droite, dont le seul souci après la claque électorale de mai 1997 et le scandale des alliances de présidents de régions avec le F. Haine aux régionales, est d'éviter de devenir les ringards réacs de droite face aux progressistes de gauche Quel programme !
À part ça, vous pensez quoi du PACS, au RPR, à DL, à lAlliance, à la moribonde UDF ?
Bof Peut-être bien que oui, peut-être bien que non Faut voir Si ça rapporte en voix dun côté ou de lautre va savoir Bon, laissons ces vieux et jeunes ringards de toutes les politiques à leur mollesse habituelle.
Mollesse me fait penser à lun dentre eux, trop absorbé à écrire son torchon sur la préférence nationale, pour sintéresser à " ces gensfoutres de PAC Comment déjà ? "
Et quen pense le parti nazi-nostalgique du Front de la Haine ? Peu de déclarations officielles, à ce jour, signées du F. Haine ; il faut souligner quils orchestrent le concert des associations paravents qui luttent contre le projet. Et puis, les fascistes et leurs amis intégristes ont tellement l'habitude de " bouffer de la féministe, du pédé et de la gouine " à longueur dannée dans les pages de National Hebdo, de Présent ou du Figaro-Magazine, quils doivent nous en réserver de bien pires au sujet du PACS.
Parions que tout le parti de la Haine attend le coup denvoi des attaques soit sifflé par le Pen (centre convergent de tous les petits univers réactionnaires, révisionnistes et négationistes de " notre beau pays "). Rappelons, pour mémoire et non sans plaisir, que le Maigret de Cornard a encore loupé, cette année, son entrée en scène comme vedette dans le grand show du parti raciste. Donc, tout le monde attend les propos du chef qui sans nul doute, seront une fois de plus très surannés Pourrait-il sempêcher de sortir lartillerie lourde ?
De toutes façons, les insultes du " Pen " sur le lobby gay égaleront probablement en mépris, celles que la veuve Stirbois a adressées aux féministes lors de la clôture de lUniversité d'été du F. Haine. En plus, elle a juré à la foule en extase que jamais elle ne deviendrait lesbienne, mais resterait toujours près, très près des hommes Premièrement, personne ne lui avait demande de devenir lesbienne selon toute vraisemblance et deuxièmement, comme le répète le bon sens populaire, il ne faut jamais dire jamais ! Enfin, même si un jour, elle devenait lesbienne, ça m'étonnerait en tous cas, quelle PACS ouvertement, ou quelle nous fasse une " sortie du placard "
L'épiscopat de " la fille aînée de l'église " na pas eu trop de trois jours pour donner son avis (passionnant) sur le projet du PACS, cest non : il ferait doublon avec le mariage Résumé des arguments des parties présentes au débat ~ Avant le début des discussions, les membres les plus libéraux du conseil des Évêques ne promettaient déjà " pas de miracles " et " émettaient de profondes réserves sur ce projet de loi ". Ces " libéraux " avaient " peur que les liens de la famille traditionnelle, déjà fragiles, ne le deviennent encore plus, par cette confusion des genres ".
Allons, Monsieur le Vê-qué, il ne faut pas avoir peur pour les générations futures. À mon humble avis, les jeunes nauront pas besoin daller au catéchisme pour éviter de faire un amalgame entre le mariage à grand tra-la-la et le contrat dunion !
Plus généralement, l'épiscopat trouve que " lon a été trop vite pour sortir ce projet ".
Et bien, on voit que le cul béni qui a sorti cette énorme sacro-sottise ne milite pas comme moi depuis 1972 dans les mouvements gays et libertaires ! Je pense, au contraire, quon en a mis un temps pour accoucher de ce projet ! Plus dun gouvernement naura fait que tourner autour du pot. Le " pluriel " naura quamorcé un petit pas de danse en avant le jour, deux pas en arrière la nuit, un pas sur le côté le matin et le soir, un pas de lautre côté Pour un autre Monseigneur de la clique, " on ne peut pas reconnaître un couple homosexuel, sinon cest confondre les rôles, par exemple. entre un enfant et un adulte (NB : là, javoue que je suis total-largué, je ne vois pas du tout ce quil sous-entend ), ou entre un homme et une femme ".
Ah, entre un homme et une femme, là je comprends mieux le sous-entendu. Le bon vieil argument " cathodique " : ou tu es mâle, ou tu es femelle. Circulez, entre les deux, il ny a rien à voir, sinon les anges
Du côté de chez les huguenots, on savoue " pas enthousiaste ". Cest le moins quon puisse dire quand on lit la suite : " les églises protestantes sont pour la lutte contre lostracisme et la stigmatisation dont souffrent les homosexuels (tiens, je nai jamais eu de stigmates, moi !) mais avant tout pour le principe de la non-confusion et du respect de la différence des sexes qui constitue toute vie sociale ".
Tu peux répéter ton charabia, Monsieur Huguenot. sil te plaît ? Alors, tu veux ou tu veux pas ?
Pour conclure, les curés, toutes tendances confondues (mis à part, bien sur, les intégristes) sont nostalgiques du temps béni des " David et Jonathan " et autres camps pour homos déguisés en camps naturistes dans les années 60. Nostalgiques de leurs discours bêtifiants, moralisateurs et culpabilisateurs, quand ils régnaient sur la vie de ces " malheureux invertis, déviants et autres brebis égarées ". Ils auraient eu presque envie de nous aimer en ces temps-là, où nous ne revendiquions que nos placards et nos cages aux folles ou à goudous Décidément, ca na pas aéré le cerveau des curetons de leur enlever leurs soutanes, ils puent toujours autant le moisi et le renfermé.
" La vie est un éternel combat, mon fils " Cest ça, Père Dugland, depuis le temps que je me bats contre la connerie, je men étais aperçu tout seul !
La liberté se prend, on ne " PACStise " pas avec l'État !