Au lendemain du refus dune solution négocier à lirlandaise de la part du gouvernement espagnol, et de lincarcération des ministres responsables des G.A.L. appartenant au P.S.O.E. (parti socialiste en Espagne). Il semble claire que le parti populaire au gouvernement reprend les mêmes méthodes répressives en Euskadi (pays basque) que les socialistes. Mais cette foi-ci cest par un arsenal de lois dexception et dun tribunal suprême quils se permettent de condamner les 23 dirigeants d'Herri Batasuna (vitrine légale de ETA) à sept ans de prisons pour avoir simplement diffusé la vidéo de lalternative démocratique de ETA et dinterdire le journal d'Herri Batasuna Egin.
Dans un monde où la lutte antiterroriste justifie toutes les mesures dexception. Le procès G.A.L. à fait figure dun boomerang pour lancien premier ministre Felipe Gonzalez mai cest aussi lexemple le plus probant de ce que peut se permettre un État démocratique à lencontre de ses ennemis politiques. En créant de véritable escadrons de la mort antiséparatistes basques, ils ont révélé quils étaient capables demployer les mêmes méthodes répressives que les dictatures dAmérique latine. Malgré le jugement sévère de lex-ministre de lintérieur, le socialiste José Barrionuevo et de son ancien adjoint, Rafael Vera, à des peines de dix ans. Il semble que la justice ait voulu les protéger en ne les condamnant que sous les seul chefs denlèvement de Ségundo Marey (enlevé par erreur par les " galeux " puis relâché) et détournement de fonds, excluant lassociation de malfaiteurs et la constitution de bande armée, pourtant réclamée par le procureur et le juge dinstruction. Ce qui a pour conséquence dexclure ces deux personnages concernant les prochains épisodes judiciaires des 27 assassinats des G.A.L.
Si au premier abord ce procès semble être basque espagnol les faits nous montre que tous les attentats des G.A.L. depuis le lenlèvement de Marey en 1983 ont été perpétré en France avec laide de certains policiers français. Comme dans un mauvais roman policier, lors de la procédure : plus les implications de l'État français étaient claires, plus des zones dombre ralentissaient lenquête. Une heure après lenlèvement de Marey, lex légionnaire français Pedro Sanchez est arrêté dans la voiture du rapt, en possession darmes, dune bombe paralysante et dune quarantaine de documents (des archives de la police espagnole, et des photocopies de cartes didentité de réfugiés, provenant des renseignements généraux et de la sous-préfecture de Bayonne). Incarcéré, il sera remis en liberté en juin par le juge palois Svhan. Ce dernier na retenu aucune charge contre lui. Sanchez sera arrêté une seconde fois et mourra dans des circonstances obscures à la prison de Gradignan en Gironde.
Un rapport denquête du CEDRI (comité denquête sur les violences des droits de l'homme en Europe), informe en 1982 que Sanchez avait donné des noms et éclairé certaines filières. Le juge dinstruction et certains policiers avaient obtenu de précieux renseignements dès 1983, il existe une complicité au moins par omission et passivité entre certains magistrats, des policiers des Pyrénées Atlantiques et la police espagnole.
Mohamed Talbi mercenaire impliqué dans lenlèvement de Marey, arrive lors de son procès en 1987 à Pau avec un écriteau " la police de Biarritz connaissait tous les projets dattentats des terroristes policiers français et espagnols, dès décembre 1983 ". Françisco Alvarez chef de la police antiterroriste de Bilbao, a déclaré devant le juge Garzon que la police française était impliquée dans les attentats des G.A.L.
Mais toutes ces déclarations ne sont pas des preuves valables pour la justice française. Ce qui lui permet de ne pas instruire les plaintes des familles des victimes. Quand aux barbouzes qui ont grossi les rangs des GAL, dès que certains ont voulu porter plainte contre les commanditaires des attentats ils sont tous morts de façon suspecte. Enfin, le juge Christophe Seyes à l'époque en fonction qui a joué un rôle fondamental dans toutes les affaires des G.A.L., y compris en Espagne témoigne dans l'Humanité du dimanche du 15 février 1996 " Le jour où des noms de fonctionnaires français sont apparus dans mon enquête, on ma fait comprendre que la collaboration que j'étais en droit dattendre serait limitée au maximum ".
Tous ses témoignages laissent à penser que ses opérations nont pu être réalisé sans lassentiment ou simplement la connaissance des faits par les représentants de l'État français de l'époque. Pourtant, ces derniers temps, la justice française continue de soutenir la thèse que aucun fonctionnaire nest impliqué dans les affaires des G.A.L. Ainsi le 5 février 1997, la cour dappel de Pau condamné le journal Enbata à 210 000 F et un militants du groupe politique Herriaren Alde à 105 000 F en diffamation. Ils ont été poursuivi par la justice pour avoir simplement repris le témoignage du policier espagnol Lopez Carillo impliquant plusieurs policiers français. Enfin il faut rappeler que les G.A.L. ont tout de même effectué entre 1983 et 1987, 40 attentats, faisant 27 morts et 30 blessés entre Hendaye et Mauléon, parmi les réfugiés politiques basques et la population du Pays Basque Nord. Cest le groupe le plus meurtrier sur le territoire français depuis la guerre dAlgérie. Les fameuses zones dombres ainsi que les disparitions suspectes dans cette affaire nous montre limportance des enjeux et des implications politiques de chaque coté de la frontière.
Des têtes vont sûrement encore tomber, mais il semble que certains protagonistes français soient encore tranquilles pour de nombreuses années.