Sémira Adamu est morte ce 22 septembre à Bruxelles. Elle était dans le coma depuis plusieurs heures suite a la sixième tentative dexpulsion musclée réalisée par la gendarmerie sur lordre de lOffice des Étrangers. A l'heure où nous écrivons ces lignes deux gendarmes sont inculpés pour " coups et blessures volontaires ayant entraînés la mort sans intention de la donner ". Ils utilisaient une technique visiblement " habituelle " lors de ces expulsions " difficiles " en appuyant un coussin sur son visage pour lempêcher dalerter les autres passagers de lavion. Cette fois, ils lont tellement bien fait taire que Sémira en est morte. Sémira Adamu avait vingt ans Elle s'était enfuie du Nigeria parce que lon tentait de lui faire épouser de force un sexagénaire dont elle aurait été la quatrième femme. Elle s'était réfugiée à diverses reprises au Togo mais a chaque fois elle avait été retrouvée et ramenée au pays. Le 25 mars, avec laide damis, elle arrive en Belgique. Laccès au territoire lui est aussitôt refuse. Tout ce quelle a connu de ce pays se limite a laéroport et à un centre ferme pour " étrangers illégaux ", le 127 bis de Steenokkerzeel. La raison de ce refus daccès au territoire la Convention de Genève ne prévoit rien pour les cas de maltraitance des femmes ! Le Collectif Contre les Expulsions de Bruxelles qui est à la pointe de laction appelle à la démission du ministre de lIntérieur et multiplie les manifestations dont lintervention de 300 personnes dans lenceinte même du Parlement ce mercredi 23 septembre. La vague de protestations semble bien difficile à gérer pour une classe politique qui a visiblement sous-estimé la tristesse et la colère qu'à susciter lannonce de la mort de Sémira dans de larges franges de la population.
Pour en savoir plus, contactez le Collectif Contre les Expulsions, 2-4 avenue de la Porte de Hal 1060 Bruxelles, tel : 02/420.77.95. ou 02/544.18.18, ccle@altern. org