Cinéma

Chat noir, Chat blanc

Emir Kusturica

Si Rabelais vivait encore aujourd'hui, il irait à coup sér trouver les gitans foldingues de Kusturica pour se taper sur les cuisses et se saouler avec eux.

Kusturica a ramené de Venise un Lion d’argent pour son opus truculent et délirant sur son " pays " et ce qu’il en reste. Par exemple des cochons qui n’aiment que des voitures rouillés, des gouteurs de gazole et d’autres types pas très nets.

La génération des pères est foutue. Traficants, dealers de toutes sortes, cocainomanes pas fiables, ils font la traite des enfants et vendent de l'humain pour un dollar de moins. Leurs alliances rappellent la politique des Habsbourg qui arrangeaient leurs problèmes de frontière par un petit mariage. Seul les liens entre grands-pères et petits enfants sont des plus chaleureux et résistent à tout. La fulgurante décomposition des liens sociaux devient une déconfiture rigolarde dont tout le monde se rélève, intact !

Seul le méchant va se vautrer dans la " merde " et après tout, il l’a bien mérité !

Un manifeste pour la vie. Une marge qui transmet énergie et vitalite. C’est un film fort où l’on rit trop fort où l’on vit trop fort et où il fait bon de faire plier le fort en riant.

Heike Hurst - émission Fondu au Noir (Radio libertaire)