17 octobre : Paris dans la rue

Rassemblement contre les " provie " américains et les associations intégristes anti-I.V.G. du F. Haine et leurs invité néo-nazis.

Les anars et les prochoix ont bien résisté !

Samedi 11 h 30 dans le métro avec la banderole heureusement rescapée de " Souhaitons la malvenue au pape ", qui a fait l’unanimité : " Sabrez le goupillon " ! Un lycéen sortant de la réunion de la coordination, écoeuré, décide de nous suivre quand il comprend que nous allons à la Mutualité.

12 heures devant la Mutu. L’atmosphère est très tendue. Une barrière de CRS sépare des nervis fascistes sortis sur les marches pour " débouter de l’anti-I.V.G. " Nous sommes alors une centaine de prochoix, associations féministes et pro-I.V.G. et Fédération anarchiste. Ça sent salement l’affrontement imminent.

12 h 30, Act-Up, la C.N.T., le centre gay et lesbien arrivent en force à la rescousse. Nous sommes alors 800. Pendant une heure, nos slogans fusent, antireligieux, Pro-I.V.G., antifascistes, on entend des couplets du Père Duchêne. Des éclats d’oeufs et de tomates dégoulinent des murs de la Mutu. Des fenêtres, les militants fascistes et anti-I.V.G. nous mitraillent au télé-objectif, puis nous les forçons au repli total à l’intérieur des murs et de leur haine.

Quelques copains et copines ne suivent pas la consigne de dispersion et se font agresser par des fascistes. Tabassage, usage de bombe lacrymo… cinq militants F.A. en seront les victimes, puis plus tard deux militants de Ras-l'Front (venus du rassemblement CADAC-Droit des femmes-Ras-l'Front à la Sorbonne à 14 heures qui a rassemblé 50 personnes) furent agressés à leur tour et transportés à l'hôpital.

PACS : 15 heures place de l’Odéon

Que reste-t-il du PACS ? Lisons les tracts, écoutons les slogans : les Verts, le P.C.F., le Collectif pour le PACS (M.D.C.) nous implorent de croire encore au PACS… Sachant que leurs élus ont déserté l’Assemblée sous prétexte que " le PACS ne se vend pas en province ". Il est vrai que la chasse s’y vend mieux ! La L.C.R., opportuniste pour l’occasion s’est découvert un sexe et appelle les homos à " rentrer dans le droit commun ". Ça veut dire en prison ? Act-Up (qu’on a vue plus vindicative le matin) hurle " gauche homophobe tu n’auras plus nos voix ". Les anars répliquent " Vous venez seulement de le comprendre ? ", " Te maries pas, ne PACS pas, ne votes pas "…

Les associations gaies et lesbiennes expriment, elles, leur colère face à la non-égalité des droits des homos et des hétéros. Que le PACS était au départ le CUS, un moyen pour deux personnes qui s’aiment d’exprimer leur solidarité quel que soit leur sexe.

C’est la gauche, qui après avoir pris leur voix les a trahi en cédant au pressions de l’ordre moral. Les fascistes et intégristes avaient ressorti pour l’occasion leurs discours fielleux et haineux, relayés par une droite réactionnaire unitaire bien qu’en décomposition et une bonne partie de la gauche parlementaire qui parle de nouvel ordre (M.D.C.) ou de retour aux valeurs de la famille (P.S.).

Une gauche qui laisse circuler l’idée de droit de regard sur le choix de nos vies et de nos amours et une droite prête à remettre en question le droit à l’avortement et à la contraception et un F.Haine prêt à ouvrir des camps de concentration : telle est la France de l’an 2 000 !

Il faudrait savoir qu’est-ce qui paraissait le moins vendable aux socialistes dans le PACS : la régularisation de nos conjoints sans-papiers ou l'épineux problème de l’adoption d’enfants par les couples gays et lesbiens ? Ouvrons les yeux, fermons l'hémicycle ! Ça fait longtemps qu’une partie de la gauche est réactionnaire, homophobe, carriériste et commerciale !

Ma sexualité me regarde. Je suis d’abord anarchiste et par là je sais que mes droits et mes choix ne se prendront qu'à l’arraché et dans la rue. C’est là que continue le vrai combat contre l’ordre moral ! Ce qui était le matin devant la Mutu l’ont compris.

Place de la Bastille, 17 h 30. Les plus enragés vont rejoindre la manif des sans-papiers à l’Opéra. D’autres partent doucement pour la commémoration des Algériens jetés dans la Seine au pont Saint-Michel en 1961.

Patrick - groupe Claaaaaash (Paris)