Paris

Vers l'égalité de tous et toutes devant le savoir

Mardi vers 15 h 30, tout le lycée est rassemblé au réfectoire. Quelques étudiants prennent la parole et nous fixent le but de la réunion : organiser au mieux la manifestation de jeudi. Pourquoi Jules-Ferry, un lycée privilégié, participerait-il à la manifestation ? Certes ce n’est pas un lycée de Z.E.P. mais néanmoins nous avons les mêmes revendications (à savoir sureffectif en classe, manque de professeurs, retard de travaux) mais c’est surtout par solidarité que nous suivons le mouvement de grève. C’est pourquoi, non seulement pour représenter " Jules " mais aussi pour établir le contact et s’organiser avec les autres lycées, un comité a été élu. Ainsi, la coordination Paris Nord (CPN) a été créée afin d'éviter toute récupération politique. En effet, ce groupe indépendant réunit plusieurs établissements aussi bien privilégiés (Ferry, Chaptal, Condorcet, Lamartine…) qu’en difficulté (Condorcet (93), Quinet, Decour, Zigfried, Balzac, Buffaut, Renoir, Carnot…).

Le message est passé : il faut se mobiliser

Jeudi une nouvelle assemblée générale a lieu pour finir les préparatifs de dernière minute (banderoles, service d’ordre). Enfin le rendez-vous est fixé : 12 h 30 place Clichy pour partir tous ensemble.

Arrivés à Nation, nous découvrons la place " dévastée ". Nous avons hué les casseurs et crié " Assez la violence " - slogan répété à de trop nombreuses reprises malheureusement - ils persisteront dans leur comportement ridicule. Jules Ferry avance tel un groupe soudé.

Le lendemain matin (bonne élève que je suis) je retourne en cours. Deux heures après, j’apprends que le comité a décidé de faire un sit-in et de bloquer la place Clichy. Pour cela, nous donnons un quart d'heure aux policiers. En effet, tout Jules Ferry, plutôt mécontent du déroulement de la manifestation de jeudi (je ne reviendrais pas sur la violence) observe une minute de silence et décide de renouveler le mouvement de manière pacifique. Au bout d’une demi-heure les CRS (qui n’ont vraiment aucun humour) nous demande " poliment " de libérer la place.

La marche escortée par la police, reprend son cours en début d’après-midi et ainsi nous allons chercher les autres lycées du quartier. Peu nous ont rejoint, si ce n’est Jacques Decour et Chaptal.

Même si ce n’est qu’un petit mouvement, je pense que le plus important est que cela se passe dans le calme et sans aucun débordement (les policiers en sont témoins). Jules Ferry, décrit comme le " phare de la coordination " continue donc la grève.

Si l'éducation est le meilleur rempart contre le chômage, nous nous voyons obligés de constater que nous sommes pas égaux devant l’accès au savoir. C’est pourquoi le but de ce mouvement est l'égalité de tous et de toutes devant le savoir, et cela il ne faut pas l’oublier.

Chloé- seconde littéraire à Jules-Ferry (Paris)