L’idéal c’est Lidl !

La publicité le dit : " L’idéal c’est Lidl ". Le slogan est ringard, et il n’est pas sér qu’il ait un jour correspondu à une réalité. Lidl, ce n’est en tous cas pas l’idéal pour les conditions de travail, et pas davantage pour les conditions de licenciement.

À Rosny-sous-bois (Seine-Saint-Denis), quatre salariés ont été licenciés pour faute lourde. En l’occurrence : " marchandises passées en caisse mais non enregistrées " ainsi que " marchandises sorties par la réserve du magasin sans avoir été passées en caisse ". Les salariés virés ont tous reçu exactement la même lettre de licenciement, les accusant de vol. Il avait été pourtant dit à une caissière lors de l’entretien préalable qu’elle n'était pas concernée par les problèmes de vol. Elle a pourtant reçu la même lettre. Il semble donc que le plus important pour la direction soit de licencier, et peu lui importe le motif. En effet, les quatre salariés ont été perquisitionnés en vain (la police a cessé les poursuites). À la suite de cela la direction les a mis à pied, puis licenciés : " Votre contrat de travail prendra fin à réception de la présente sans indemnité ni préavis ".

Ce que les salariés ont pu savoir, c’est qu’il y a eu un écart d’inventaire de 350 000 F sur huit mois. L’unique explication imaginée par la direction est donc le vol effectué par quatre personne. S’agissant en l’occurrence de produits non alimentaires, cela signifierait qu’ils auraient sorti chacun régulièrement tous les jours aux alentours de 500 F de T-shirt ou de chaussures, et ce durant huit mois, sans que le vigile ne s’en rende compte ni ne soit complice.

Il est évident aux yeux de tous qu’il y a eu une dénonciation. " Même un client a été perquisitionné parce qu’il avait été vu un jour regardant dans une poubelle " indique une des employées. On voit l’ambiance.

Mais ce que savent bien aussi les employés, c’est que durant cette période de huit mois, ils ont vu se succéder cinq responsables de réseau et deux chefs de magasins. Il y a vraiment une ambiance chez Lidl. Pas l’ambiance idéale.

Grève et solidarité

Il est assez rare de voir un piquet de grève devant un supermarché. Que celui-ci affiche fièrement " 28e jour de grève " est carrément rarissime, qui plus est dans le froid et la pluie. C'était le cas ce vendredi. Depuis 28 jours les clients ne viennent que pour voir si le magasin est ouvert et repartent après avoir laisser quelques pièces, en solidarité. À Romainville où se trouve un autre magasin Lidl, les employés sont en grève pour obtenir une augmentation. Ils réclame aussi la réintégration des licenciés de Rosny.

À Aix-en-Provence, où se trouve un entrepôt régional, les salariés sont en grève et réclament 1000 F d’augmentation ; ils demandent aussi la réintégration des quatre de Rosny.

Lidl a porté plainte afin que le piquet de grève de Rosny soit levé : déboutée. À Aix, les 53 grévistes ont été mis à pied. Là aussi, la Justice à débouté Lidl, et les sanctions ont du être levées. Tout cela fait un peu désordre.

La direction nationale de Lidl se trouve à Strasbourg. Des départs en autocars ont été organisés pour manifester devant le siège de la firme avec la C.G.T., C.F.T.C., C.G.C., F.O. et S.U.D. le mercredi 21 octobre.

G.L.