Dans la théorie lénino-marxiste dantan, les membres de ce qui fut naguère encore le grand parti des travailleurs disaient modestement de leur propre organisation quelle constituait lavant-garde " éclairée ". Le choix de ce qualificatif ne voulait en rien rendre hommage aux Lumières du siècle du même nom, dont la philosophie humaniste fut toujours considérée comme un salmigondis petit-bourgeois par les révolutionnaires professionnels. Peut-être fallait-il plutôt voir là lillustration du mot de Lénine affirmant que " le communisme, cest les soviets plus l'électricité ".
Maintenant que lavant-garde demeure à la traîne, que les lumineuses promesses de félicité telle la dictature du prolétariat ont été bradées, que des parasites rénovateurs se font entendre sur la ligne du parti, que des courants alternatifs semploient à court-circuiter ses brillants résultats électoraux, le bunker de la place du Colonel-Fabien consent toujours à être " éclairé " mais ne veut plus devoir ses illuminations quau tout-nucléaire.
Labandon de cette option, comme lont dailleurs programmé des pays aux mentalités grandement médiévales comme la Suisse ou lAngleterre, signifierait pour la France, Robert Hue la proclamé finement, " un retour à la lampe à pétrole " et sans doute au Roi-Soleil.
Hier, " les tanks du progrès ", comme disait Camus, annonçait les lendemains qui chantent à ceux qui nen voulait pas. Aujourd'hui, non contents de patauger dans les poubelles de l'histoire, voilà les camarades vautrés dans les déchets nucléaires que vomissent les forteresses blindées du parti atomique.
Hier, au PC, c'était lavenir radieux. Cest aujourd'hui lavenir radium. Pour la sauvegarde de lemploi, entre autres. Il ne faut pas désespérer Tchernobyl