La BNF en grève

Depuis le 20 octobre 1998, le personnel de la Bibliothèque nationale de France est en grève et maintient la fermeture du site de Tolbiac. Ce mouvement a été déclenché par le ras-le-bol ressenti par le personnel, après une semaine et demie d’ouverture des salles de recherche, impossible à faire fonctionner en l'état actuel.

Le blocage quasi-total du système informatique de gestion de la communication des documents a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En effet, depuis longtemps déjà le personnel exprime son mécontentement devant les problèmes rencontrés à la B.N.F., problèmes continuellement niés ou minimisés par la direction. Le personnel n’attend plus rien d’une direction attentiste et a décidé d’impulser, dans le cadre d'états généraux, une véritable réflexion autour de l’organisation du travail.

Les différentes catégories de personnels sont noyés dans une architecture mégalomaniaque et bâclée. Les agents de la B.N.F. doivent subir des conditions de travail inacceptables : plannings imposés, ambiance béton/métal, lumière artificielle toute la journée, climatisation mal réglée, matériel de magasinage inadapté (n’importe quel professionnel des bibliothèques aurait refusé le choix de tels rayonnages mobiles).

Le personnel en grève revendique : un jour de fermeture hebdomadaire pour le consacrer à des tâches internes : formation, réunions de service ; une révision générale des conditions de travail ; la réduction des horaires d’ouverture au public.

Il faudrait ajouter à cela une clarification de la situation des emplois précaires toujours plus nombreux (vacataires, CES, CDD…) et une révision du statut des titulaires de catégorie C.

L’intersyndicale s’est heurtée à une direction atone et dépassée, incapable d’assumer ses erreurs dénoncées par le personnel depuis longtemps. Les négociations se sont alors engagées avec le ministère de la Culture le 23 octobre.

Le mouvement s'étend aux sites de Richelieu, de l’arsenal, et reçoit le soutien d’autres bibliothèques et établissements de service public. Les lecteurs rencontrés sont dans leur grande majorité favorables à ce mouvement qui n’est pas une action corporatiste destinée à défendre les seuls intérêts du personnel mais un mouvement qui veut aboutir à un fonctionnement satisfaisant de la BNF.

Hervé