Lycéens : en attendant la prochaine fois…

Habile, Claude Allègre à réussi à obtenir l’essoufflement du mouvement lycéen, sans satisfaire personne. En vieux crabe de la politique, il a laissé traîner, attendu les vacances, multiplié les effets d’annonce démagogiques tout en ne distillant les réformes qu’au compte-gouttes. Résultat, jeudi 5 novembre ils étalent dix fois moins dans la rue que lors de la grande manifestation précédente. Quelques dizaines de milliers tout de même, et les plus décidés. Pas de panique, il ne fallait pas s’attendre à un miracle. Une fois les vacances de la Toussaint passées, il était prévisible que les parents allaient mettre la pression sur leurs chers rejetons (passe ton bac d’abord !) afin qu’ils se remettent au boulot. Néanmoins il est possible qu’à terme la stratégie de pourrissement du mouvement des lycéens se retourne contre Allègre. Ceux qui aujourd’hui ont le sentiment d’avoir été pris pour des cons, du fait de leur jeunesse et de leur inexpérience, pourraient bien être moins conciliants la prochaine fois… et prochaine fois il y aura ! Il est probable que le mouvement s’arrête là pour cette fois, mais personne, ni profs ni parents, ni lycéens, n’est dupe ce n’est pas une victoire et tout reste à faire.

Pour préparer la suite, il faut que les lycéens libertaires s’organisent et suscitent là ou c’est possible de petits groupes militants, proprement lycéens et étudiants. La F.I.D.L., courroie de transmission du Parti socialiste a comme d’habitude entrave l’action des lycéens qui voulaient que ca change vraiment. Il faut opposer à ces politicards en herbe, manipulateurs et cabotins, héros d’un jour devant des caméras et des journalistes à la botte du pouvoir, des militants organisés, capable de s’opposer aux récupérations en tout genre et d’animer les grèves avec des assemblées générales démocratiques, des délégués mandatés sur des mots d’ordres choisis par tous.

Ce mouvement aura montré que l’énergie est là pour cela. Aux lycéens de transformer l’essai, aux étudiants de s’en inspirer… aux profs de le méditer.

F.G.