Fin de la sidérurgie à l’Ardoise (Gard)

Francis Mer, pdg d’Usinor se prépare depuis le mardi 13 octobre (jour de la signature du compromis de vente) à prendre en plus de ses fonctions actuelles la présidence du groupe sidérurgique belge Cockerill Sambre. Usinor vient donc de racheter 53 % du capital de Cockerill pour 4,2 milliards de francs affichant ainsi clairement sa volonté de centraliser la majeure partie de sa production dans le nord-est.

En prenant les rênes de l’ancien groupe de Jean Gandois, ex patron du C.N.P.F., il devient le premier groupe sidérurgique européen et le troisième mondial. Usinor amorce une montée en puissance du site d’Isbergues (Pas-de-Calais) faisant ainsi passer sa production de 350 000 tonnes par an à 700 000 à l’orée de l’an 2001.

Le clou de l’insécurité de l’emploi, du chômage, de l’exclusion s’enfonce encore un peu plus sur ce qui reste des travailleurs de l’ex-Ugine Aciers de l’Ardoise, qui en 1974 comptait 1200 employés. De plan de restructuration en plan de restructuration, 1300 travailleurs sont virés, mis en préretraite ou mutés vers Ugine Gueugnon et Fos sur mer. Pour pousser au départ les indécis, certains reçurent jusqu’à 250 000 francs. Beaucoup, éblouis et fatigués par des luttes stériles, tombèrent dans le piège. Le réveil fut rude. Restent aujourd’hui 400 ouvriers (car contrairement à des idées répandues, aucun immigré ne remplaça les partants). Ainsi s’éteindront au début du XXe siècle les fours de l’Ardoise.

Les syndicats réformistes C.F.D.T. et C.G.T. se lamentent et déplorent cette politique, mais ne proposent rien (d’ailleurs l’ont-ils déjà fait ?). Cela démontre que ces syndicats affiliés à des partis politiques au pouvoir ne veulent pas déranger leurs complices.

Ils roulent ainsi pour le grand capital et contre l’intérêt de ceux qu’ils sont censés représenter. Prouvant encore une fois que la délégation de pouvoir sans contrôle par les concernés est néfaste pour une société. Et que le « vote utile » ne remet rien en cause.

Michel ­ groupe du Gard