Violence sociale, violence d'État

Chevènement le ressuscité ne dispensera pas l’amour sur Terre mais la répression pour tous les " sauvageons ", proposant l'éloignement pour les délinquants récidivistes et la suppression des allocations pour les parents " irresponsables ". Si Jospin ne semble pas vouloir appliquer cette dernière mesure, il souhaite maintenir l’ordre républicain avec la plus grande fermeté. Bref, la gauche a perdu tous ses complexes en matière de politique sécuritaire, n'hésitant pas à amalgamer jeunesse des banlieues et délinquance. Ainsi la gauche " à l’aise dans ses baskets " (plombées) n’a, comme la droite, que la schlague à nous proposer comme projet de société. Cette agitation des socialistes n’a pour objet que de masquer leur échec en matière économique et sociale. Les 35 heures n’ont pas créé les emplois prévus, mais ont par contre encore accru la flexibilité pour les salariés. De nouveau le gouvernement consolide la misère sociale (RMI, travail précaire, chômage…) qui crée une main-d'œuvre corvéable à merci. Combien de chômeurs sont prêts à accepter n’importe quel boulot sous-payé pour sortir de la galère ? Combien de salariés exploités ferment leur gueule de peur de perdre leur emploi (" y-a plein de chômeurs qui attendent de bosser ", nous disent médias et patrons) ? Quant à ceux qui se révoltent, soit on les ignorent, soit on crie aux " privilèges ", soit on les réprime.

Les violences urbaines : Une réaction face aux violences sociales

Cette misère est hyperconcentrée dans certaines banlieues, mais les médias ne parlent d’elles que lors d'éruptions de violences qu’ils assimilent à de la délinquances gratuite. N’est-ce pas plutôt des actes de révoltes face à cette injustice dont ils sont les premiers à souffrir ? Quant à l'État, au lieu de s’attaquer aux inégalités, il réprime et laisse se multiplier les bavures policières. Bien sûr, nous ne cautionnons pas le fait de brûler bagnoles ou abribus, c’est se tromper de cible en privant d’aussi pauvres que soi et en risquant de se les mettre à dos (déjà des milices d’autodéfense se constituent comme au Mirail, à Toulouse). C’est faire le jeu du patronat et de l'État en justifiant leur politique répressive qui pourrait bien faire oublier les véritables responsables de la pauvreté. Pourtant la société capitaliste, en créant d’un côté la misère et en faisant miroiter ses richesses de l’autre, n’est-elle pas la plus agressive ? Plus l’exploitation et la précarité augmenteront, plus les risques de violences urbaines seront exacerbées.Face aux violences de l'État et du patronat, seule la lutte sociale collective brisera le cycle infernal de la misère et de la répression !

Groupe Durruti (Lyon)