La révolte des prisonniers de Nantes

Il semble qu’une chape de plomb se soit abattue sur l’univers carcéral. D’où un silence lunaire dans les cours de promenade et dans les bâtiments de détention. La répression veille, féroce, hypocrite, menaçante et sans pitié.Pourtant les détenus du centre pénitentiaire de Nantes ont refusé de remonter de promenade le 7 janvier 1999. L’administration a essayé de parlementer. Rien n’y a fait. Les prisonniers (100 sur 425) avaient une plate-forme de revendications et entendaient la faire valoir. La direction n’a évidemment pas voulu céder et a fait venir les CRS et les policiers de la compagnie départementale d’intervention de la police urbaine et de la brigade anticriminelle.Les détenus sont remontés en cellule sans affrontement. Ils ont tenu jusqu'à la venue des forces de l’ordre. Leur objectif, à ce moment, était de résister jusqu'à ce que la presse se mobilise et rende compte par le fait même de leur mouvement de protestation. Deux quotidiens régionaux ont publié des articles sur l’affaire. L’intérêt de l’opération n’est pas qu’il y ait eu ou non tabassage, mais que la plate-forme de revendications ait franchi les murs.

Émission Ras les murs (Radio libertaire)

La plate-forme de revendication fait référence à de nombreux thèmes allant des questions d'hygiène et de santé au droit de visite, parloirs et correspondance en passant par la promenade, les activités sportives et socioculturelles, le travail ou encore l’enseignement et la formation professionnelle… pour obtenir la plate-forme dans son intégralité, écrire à Ras les murs, 145 rue Amelot, 75 011 Paris, qui vous retransmettra.