À peine la " Charte pour lécole du XXIe siècle " terminée, voilà que sort la réforme en ce qui concerne les lycées, quils soient généraux, technologiques ou professionnels. De ce texte, qui sera soumis à la mi-février au conseil supérieur de léducation, nous y apprenons que les élèves auront un peu moins dheures de cours, mais plus daide personnalisée, et que tous pourront avoir de léducation civique, juridique et sociale, et de léducation artistique. Voilà les " grandes " réformes à la sauce Allègre. Rien dexceptionnel ! Par contre, nous avons droit à la tarte à la crème qui sort pile-poil pour calmer les esprits : " la vie démocratique au sein des établissements ". Pour cela, un fonds de 4 milliards va être créé pour permettre " de construire des salles de grandes capacités ". Et le conseil de la vie lycéenne devient une instance décisionnelle pour tout ce qui concerne la vie matérielle des lycéens (accueil en début dannée, activités associatives ). Cette pseudo-brêche nest quun pis-aller ! Il nest jamais mis en avant le réel pouvoir de décision des élèves dans la gestion quotidienne des établissements scolaires. Dailleurs comment lÉtat le supporterait-il, puisquen même temps il donne plus de pouvoir aux chefs détablissements qui vont se comporter comme des chefs dentreprise, à savoir, faire le recrutement eux-mêmes des professeurs et même les mettre à la porte de leur établissement sils ne leur plaisent pas, pour les remettre dans le giron rectoral ?
Entreprise, cest aussi le mot qui revient régulièrement lorsquil sagit des lycées professionnels. Et cette réforme ne déroge pas à la règle. " Lenseignement professionnel doit être intégré " au monde du travail. Pour la formation continue des enseignants, " des stages dété en entreprise pourront ainsi, par exemple, être utilement mis en uvre ". De quoi faire bondir, non ? Alors, pour répondre à ces attaques, quels types de luttes vont mettre en place les syndicats qui ont été régulièrement mis au courant des avancées de la réforme ? Ou plutôt, comment vont-ils faire passer la pilule ? Un mouvement autonome de contestation est en marche. Il ne tient quaux enseignants qui refusent cette logique de faire monter la sauce et de créer le rapport de force suffisant. Cest maintenant ou jamais, non ?