Depuis quil y a des dictateurs en Amérique du Sud, tous ont accompli leur tâche avec lamour du Christ au fond des yeux, celui-là seul qui distingue les hommes dhonneur des nervis ordinaires. Quand les seconds assassinent, mutilent et violent de manière vulgaire, dans loubli des principes chrétiens les plus élémentaires, cest en leur nom, tout au contraire, que les premiers se font tortionnaires.
Sur ce continent sanguinaire qui vit toujours le missionnaire bénir laction du militaire génocidaire, cest une vieille tradition que ce noble mariage du sabre et du goupillon. Et rien, non, rien nest plus beau, plus émouvant que ces vieux couples toujours unis après la traversée de mille tempêtes, toujours debout malgré les coups de mille ennemis jaloux et fauteurs danarchie. Et rien, non, rien nest plus respectable que la tradition.Cest donc en ce sens quil faut comprendre la démarche du Vatican en faveur du général Pinochet, grand croyant devant lEternel, comme le furent avant lui ces dignitaires nazis cachés, protégés et envoyés vers lAmérique grâce aux réseaux secrets de lEglise catholique.
Si les camps dextermination nont pas pu venir à bout dune longue et fidèle collaboration, pourquoi voulez-vous que ce soit le cas de la barbarie des militaires du Chili ?