Samedi 27 février, les touristes qui déambulaient dans les rues du Vieux Nice, vers 18 heures, ont pu assister à un spectacle déroutant. Une trentaine de policiers municipaux armés et casqués matraquant un groupe de personnes déguisées et enfarinées. On aurait pu simaginer en période de carnaval quil sagissait dun divertissement offert par notre très « cher » maire, J. Peyrat, célèbre transfuge du Front National. Malheureusement les policiers étaient bien réels et les coups aussi.
A lorigine de cette intervention musclées, des coups de téléphone de commerçants de la place Rosseti gênés par la présence dune cinquantaine de participants au carnaval indépendant du Vieux Nice, tranquillement regroupés sur cette même place et dansant au son des djembés.
Le premier carnaval indépendant a vu le jour il y a un dizaine dannées à Saint-Roch, un quartier populaire de Nice, grâce à linitiative de collectifs dartistes organisés autour de deux associations « Zou Maï » et « Nux Vomica ». Cette initiative a pour but de retrouver les aspects originaux du carnaval populaire : la fête, limaginaire, la convivialité et de porter sur cette grosse machine à sous quest le carnaval officiel de Nice un regard critique. Les gens ne sont plus des spectateurs passifs mais les acteurs de cette manifestation. Les matériaux de récupérations et les fripes sont les éléments essentiels de cette grande fête gratuite. Et en avant les chars faits à partir de caddies ou de vieilles voitures, les batailles de farine, les groupes de samba.
On comprend mieux que le succès grandissant de ce carnaval populaire et contestataire gêne la municipalité et les toutes puissantes associations de commerçants du Vieux Nice. La présence dun petit groupe de participants au cortège du carnaval indépendant venu se reposer autour dune fontaine après une longue journée de rire et de fête sans pour cela avoir dépensé un franc était un spectacle insupportable pour les commerçants de cette Place. La police municipale et la BAC. après un appel à la dispersion ont encerclé puis chargé avec laide de quelques commerçants les inoffensifs fêtards. Coups de matraques, insultes, interpellations voilà de quel bois on se chauffe à Nice.