Relogement immédiat

Le 12 janvier 1999, le Mouvement Associatif de Solidarité avec les Sans Emploi initie la réquisition d’un immeuble appartenant à la Mutuelle de la police nationale, rue Don Vaissette à Montpellier. La revendication est très simple relogement immédiat des occupants dans des appartements décents. Nous vous livrons un entretien avec Jacques du M.A.S.S.E.

M.L. : Comment expliques-tu la multiplication des luttes liées au logement à Montpellier depuis novembre 1994.

Jacques : Elles ne sont pas si nombreuses que ça bien que répétitive chaque année depuis l’occupation de la CRAM en 1994 par le MASSE et d’autres. À Montpellier, les travailleurs sociaux estiment entre 3 000 et 3 500, le nombre de mal logés, qu’ils vivent dans des caves, des garages ou dans des appartements surpeuplés. En 1990, l’INSEE recensait ici 9 803 logements vides depuis plus de 18 mois.

M.L. : Les luttes ont-elles évoluées ?

J. : Oui ! Au début, il y avait beaucoup de caritatifs. On s’est retrouvé à gérer la misère, l’exclusion. À côté de nous, d’autres ont tenté des squats mêlant cultures et lieu de vie. Personne n’avançait réellement. Ça a véritablement basculé en octobre 1997 lorsqu’à la suite de l’expulsion d’une locataire, on a fait une occupation en demandant son relogement. On a gagné. À partir de là, on s’est dit que c’était la bonne stratégie : on occupe et on exige des logements sociaux. L’an passé, suite au mouvement des chômeurs, douze familles ou individus ont été relogés (cf Monde libertaire n°1118). Cette année, on espère 13 appartements.

M.L. : Comment est géré le lieu ?

J. : Au début, le MASSE était omniprésent. Rapidement, les résidents ont pris les choses en main. On ne tient plus qu’une permanence et on organise le soutien. Les plus gros problèmes sont les sanitaires et l’électricité depuis qu’EDF nous l’a coupé. On va organiser un concert pour acheter un groupe électrogène, comme ça on aura le jus et l’année prochaine ils pourront toujours nous le couper…

M.L. : Faut-il fédérer les luttes ?

J. : Bien sur mais ce n’est pas facile. Nous avons fait des actions avec les chômeurs et nous sommes présents quand il faut soutenir les sans-papiers. Par contre, les retours sont rares notamment avec les soutiens aux sans-papiers (CIMADE, LDH, Parrains et Marraine) bien qu’une famille de réfugiés Kosovars logent ici.

M.L. : Quelles sont vos perspectives ?

J. : La lutte continue.

Propos recueilli par Hervé - groupe La Sociale (Montpellier)