Le troisième volet de ce documentaire en six parties que nous propose la cinquième, le samedi matin à 8 h 30 traite des interventions étatiques extérieures au conflit, des brigades internationales et enfin de la résistance du peuple basque avec le drame de Guernica.
Il est toujours agréable dentendre et de voir un documentaire sachant rappeler les places que se donnèrent les gouvernements dans ce conflit. Hitler promettant à lAngleterre de ne pas intervenir et envoyant deux jours après le soulèvement une escouade davions lourds pour transporter larmée dAfrique du nord en Espagne, Mussolini offrant ses bombardiers à Franco, lAngleterre se cachant derrière son " il ne faut pas sen mêler ", et puis Léon Blum, avec son " pacte de non intervention en Espagne ", signé par tous les États pour mieux être violé le lendemain. Enfin, Staline, apparaissant comme le pilier du soutien à lEspagne alors quil ne sagissait pour lui que dune affaire commerciale (lor de la banque dEspagne pris le chemin de Moscou) et surtout dune volonté politique de casser une révolution populaire et anarchiste qui se faisait hors de son pouvoir.
Les brigades internationales (40 000 hommes) allaient être le point dorgue de cette intervention communiste. Et pourtant, quelle sincérité dans les paroles de ces communistes Italiens, Allemands, Anglais, partant se battre pour le " prolétariat international " et qui, pour les survivants, verront leurs rêves se terminer dans les camps staliniens (voir le documentaire de Ute Böner et Gérald Endres, " Les brigades internationales " et surtout " Les Italiens dans la guerre dEspagne ".Au passage, nous est resservi l'éternel refrain de " la nécessaire militarisation des milices " par Narcisso Julien, officier communiste espagnol : " Ils (les brigades) nous ont appris des choses essentielles, ce quest la discipline, ce quest une armée. Jusque là nous étions une milice, pas une armée régulière ".
Lallusion de ce commentaire à " certains anarchistes " craignant que la révolution ne soit récupérée par les communistes, est plus que douteuse. En réalité, les compagnons espagnols considéraient à juste raison que la militarisation sonnerait la fin de la révolution. La " Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1937, par un incontrôlé de la colonne de fer ", reste à ce titre lanalyse la plus lucide de la dérive stalinienne liée à la militarisation.Enfin, il nous est rappelé le tragique sort de la petite ville de Guernica et ses 7000 habitants qui périrent écrasés sous 50 tonnes de bombes.
Le témoignage, 45 ans après, de Karl von Knauer, commandant lescadrille de la légion Condor est un sommet dignominie : " Cela (Guernica) na eu aucune conséquence sur ma vie. Je nai fait que mon devoir de soldat. Jai exécuté les ordres. Et puis, le vent traînait les bombes vers les champs on ne pouvait donc atteindre le pont et les maisons ". Sans commentaire
Samedi 3 avril à 8 h 30 : Victoire et défaite (la chute de Barcelone, les troupes franquistes victorieuses ).