Hôtel IBIS : Centre de rétention

Samedi 20 mars 1999, à 16 h 30, une trentaine de personnes du collectif Maloka et du Groupe Libertaire Dijonnais ont occupé l'hôtel IBIS situé place Grangier à Dijon, pour protester contre la collaboration du groupe ACCOR propriétaire de l'hôtel avec l'État lors de l’expulsion de sans papiers, certains hôtels IBIS en région parisienne servant de centres de rétention pour étrangers en situation irrégulière. L’occupation dura environ une heure, pendant laquelle des banderoles furent suspendues à la façade de l'hôtel (" Des papiers pour tous ", " Hôtels IBIS = centres de rétention "), un fax énonçant les revendications faxées aux responsables parisiens du groupe ACCOR et le tract suivant distribué : " IBIS : Boîtes à dormir " et " Hôtels-prisons pour les étrangers ".Différentes actions contre le groupe ACCOR (qui possède les hôtels IBIS) ont déjà eu lieu, notamment le 23 janvier dernier à l'hôtel IBIS de Roissy : 300 personnes, à l’appel du Collectif Anti-Expulsions, envahirent cet hôtel transformé en zone d’attente.

Boycott du groupe ACCOR

Une campagne de boycott du groupe ACCOR a été lancée dans toute la France pour les raisons suivantes : À l’aéroport de Roissy, le premier étage de l'hôtel IBIS sert de zone de transit pour les étrangers venant d’arriver en France et à qui la police refuse l’entrée sur le territoire. Cet hôtel est transformé en véritable bunker et les étrangers en surnombre y vivent, selon plusieurs associations, dans des " conditions inhumaines de détention " (Le Monde, 23 décembre 98). L’année dernière, 2500 personnes y ont transité pour une durée maximum de 20 jours. Les zones d’attente de Roissy et d’Orly concentrent 99 % des demandes d’asile formulées dans les aéroports français. Placés en détention dès leur arrivée, " parqués comme du bétail " selon les dires même du Syndicat Général de la Police (Le Vrai Journal, février 99), les étrangers demandeurs d’asile sont souvent victimes de violences policières. Toujours dans Le Monde du 23 décembre 98, S. Julinet, responsable de l’Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers (ANAFE) – regroupant une vingtaine d’associations dont France Terre d’Asile, le Gisti, la Cimade et Amnesty International – annonçait que " les allégations de violences sont désormais systématiques après les tentatives de refoulement ".

Pour l’arrêt des expulsions !

Le premier étage de l'hôtel IBIS de Roissy ainsi que tous les autres centres de détention improvisés de l’aéroport sont donc de véritables zones de non-droit. Comble de la démagogie et de l'hypocrisie, la loi Quilès (6 juillet 92) sur les zones d’attente des ports et des aéroports prévoyait " d’assurer aux étrangers des prestations de type hôtelier ". Les hôtels IBIS appartiennent au groupe ACCOR qui possède également les hôtels Sofitel, Novotel, Mercure, Formule 1, ainsi que des sociétés de location de voitures (Europcar), des entreprises de restauration (Le Nôtre, Courte Paille), des compagnies de voyage (Wagon Lits, Carlson, Wagon Lits Travel qui participent également aux expulsions en louant à la préfecture des compartiments de train pour les sans-papiers et leurs escortes).

Nous exigeons la fermeture de tous les centres de rétention et l’arrêt des expulsions. Nous dénonçons la collaboration du groupe ACCOR (tout comme la SNCF et Air France) à la politique sécuritaire et barbare du gouvernement envers les étrangers. Boycottons ACCOR !

Maloka et groupe libertaire dijonnais