Le 17 mars dernier, la 24e chambre du Tribunal de Grande Instance énonce que linterdiction de manifester, prise par le préfet de police de Paris, afin de prévenir tout trouble à lordre public, est " illégale ". En dautres temps et dautres lieux, nous pourrions nous réjouir.
Or, cest selon la loi Neiertz, votée le 23 décembre 1992, que la décision fut prise. En effet, cette loi institue comme délit toute entrave à linterruption volontaire de grossesse (I.V.G.), soit du fait de la perturbation à laccès aux établissements pratiquant lI.V.G. ou la libre circulation des personnes à lintérieur de ces établissements, soit du fait de lexercice de menaces ou dactes dintimidation à lencontre des personnels médicaux et non médicaux ou des femmes venues demander une I.V.G. Ce nest donc pas une loi anticonstitutionnelle qui méprise le droit de manifester : ce nest quune loi qui vise à préserver le droit à lI.V.G., les personnels hospitaliers conservant toujours le droit de manifester si bon leur semble dans lenceinte ou aux abords de létablissement de santé à la seule condition que leur action nait pas pour objet celui dentraver lexercice de linterruption volontaire de grossesse.
Par la décision du Tribunal, Xavier Dor et le général Gildas Dyèvre, organisateurs des deux rassemblements devant la clinique Jeanne-dArc, les 12 décembre 1998 et 19 janvier 1999, exultent ! Ils sont officiellement autorisés à renouveler leurs manifestations de croisés de lordre moral, de grenouilles de bénitier et de fascistes de tout poils : ce quils font en toute impunité depuis près de 10 ans en France. Aucune condamnation de Xavier Dor ne fut exécutée à ce jour.Ainsi va la justice de ce pays, expulsant par charters les travailleurs sans papiers, laissant divaguer ceux qui bafouent un des droits fondamentaux des femmes, celui de disposer de leur corps.