L’eau bretonne en péril

8000 personnes manifestent à Pontivy

Le lisier de porc pourrit la flotteLe 21 mars dernier, avait lieu à Pontivy un " rassemblement pour l’eau pure ", à l’appel du mouvement " Cohérence " (qui réunit à lui seul plus de 50 associations). Or plus de 8 000 personnes ont répondu à l’appel, et se sont retrouvées au centre de cette Bretagne qui bat des records de pollution agricole…

Il est vrai que quand on fait cuire ses légumes à l’eau de source ou qu’on panique parce que son enfant a bu trop d’eau du robinet, ça rend vitale la mobilisation… On s’interroge forcément sur le pourquoi de cette catastrophe écologique, on perd rapidement confiance dans des compagnies privées qui font payer de plus en plus cher une eau de moins en moins potable, et on met en doute la volonté de contrôle d’un État qui finance à outrance l’agriculture intensive.

Sur les 8000 personnes présentes beaucoup se réclamaient d’un courant " écolo ", au sens large, défendant une agriculture alternative mais prônant trop souvent le retour à " un État fort " garant des intérêts des consommateurs.Le rassemblement avait donc un côté " dimanche en famille ", fleur à la bouche… fleurs que chacun était d’ailleurs invité à jeter à l’eau en passant sur le pont enjambant " le Blavet ".

Pour notre part, on aurait bien f… à l’eau un responsable de Vivendi, ou de la F.N.S.E.A, ou Voynet, ou le préfet d'lle-et-Vilaine (qui a donné son accord à l’implantation de plus de 150 installations hors 150 en une année)… mais on les a pas vus…

À défaut les anarchistes présents ont pu faire passer leurs revendications pour une eau pure et gratuite, gérée par les usagers sans souci de profit : pour un service public libertaire donc ! Poser le problème de la gestion de l’eau, c’est remettre en cause le système productiviste capitaliste : nombreuses sont les personnes qui en prennent conscience et passent de " la saine révolte des consommateurs " à des revendications radicales sur l’appropriation des ressources naturelles.

Comme nous le scandions, avec toute la finesse littéraire qui nous caractérise, " Ni Dieu ni-trates… ni technocrates "…

Tina Simone - groupe de Nantes, pour l’Union régionale Bretagne