Si les luttes sociales d’ici démarrent
avec lenteur en ce début d’automne, l’actualité internationale
est elle extrêmement lourde d’événements dramatiques.
Outre le Timor Oriental et la Russie où la terreur est extrême,
nombreux sont les pays touchés par la répression militaire
ou para-étatique. Les tensions sont quotidiennes entre l’Inde et
le Pakistan, la guerre sévit en Afghanistan comme en Colombie, en
Ethiopie comme au sud du Soudan, au Congo comme en Sierra Leone pour n’en
citer que quelques cas.
Par ailleurs la paix armée et imposée
règle le sort des populations en Irak comme au Kosovo, à
Chypre comme en Palestine et l’armée impose sa conception de la
démocratie en Turquie comme en Algérie. Tout cela en dit
long sur les libertés réelles dont peuvent jouir les individus
sur presque toute la planète.
Si l’objectif premier des interventions
extérieures reste le contrôle de pays ou de zones considérées
stratégiques et vitales, les justifications politiques présentées
aux populations prennent des formes « citoyennes ». Après
diverses tentatives plus ou moins réussies (guerre contre l’Irak
et diverses forces d’interposition en Afrique et au Kosovo) une réglementation
internationale se crée petit à petit et il semble que les
populations européennes en particulier, acceptent passivement ces
interventions présentées comme humanitaires. Aujourd’hui
ces politiques interventionnistes apparaissent encore confuses quant à
leurs motivations, mais il convient d’être extrêmement lucide
sur la générosité affichée par les États
dominants.
Par ailleurs nous ne pouvons que constater
que leur humanitarisme est à géométrie variable selon
l’intérêt économique et géopolitique de la zone
concernée. Par exemple les massacres qui ont eu lieu au Rwanda n’ont
pas été empêchés, tout comme ceux du Kosovo
ou du Timor Oriental.
Par contre la présence des forces
militaires sensées séparer les belligérants instaure
de vastes camps d’internement où des millions de personnes survivent
tant bien que mal des surplus alimentaires sans jamais voir de solution
politique leur permettant d’acquérir une réelle autonomie
leur assurant un avenir individuel et collectif digne de ce nom. Au bout
du compte tout fonctionne comme s’il s’agissait de faire en sorte que les
régions intéressantes pour la mondialisation soient économiquement
contrôlées et pour le reste que les autres se démerdent
dans leur cloaque avec leurs chefs de clan et la terreur de masse qui va
avec. Il nous semble important de rappeler que la création de forces
militaires d’interventions extérieures ne va pas permettre l’éradication
des guerres. À terme ce sera sans doute le contraire qui se produira.
Tout au plus, pour le moment, vont-elles
imposer la loi du plus fort, c’est-à-dire celle des capitalistes
marchands de canon ou pas qui créent,entretiennent et profitent
des discours nationalistes.