FAIT D'HIVER

Debout les damnés de la terre !

Pour pouvoir faire encore plus de bénéfices (c’est-à-dire un peu moins que la prochaine fois), Michelin vient de décider de supprimer
7 500 emplois.
Les actionnaires de la boutique (les fameux fonds de pension anglo-saxons), le marché, la bourse… ont applaudi des deux mains cette décision de sacrifier 7 500 pauvres bougres sur l’autel de leur appétit, insatiable, de profit.
C’est de bonne guerre (sociale) !
Comme il serait de bonne guerre que dans toutes les usines Michelin du monde éclatent toute une série de grèves vicieuses visant à paralyser (au moindre coût) la production. Que la production fassent l’objet de sabotages systématiques dans le but d’accoler à une marque l’image maudite de la malfaçon. Qu’une campagne de boycott des produits Michelin soit lancée à l’échelon international.
Au royaume du profit, mais également de la production de masse, et, donc, de la consommation de masse, les fonds de pension, la bourse et le marché ne devraient pas rester de marbre face à une stratégie de cet ordre.
Mieux, parce qu’il vaut encore mieux gagner trois sous que de tout perdre, les maîtres du monde à la mode Michelin seraient même capables, pour sauver les meubles, de virer séance tenante un PDG que l’on accuserait, alors, d’avoir péter les plombs, et, d’embaucher dans l’instant 15 000 personnes, histoire d’amorcer une campagne de pub sur le caractère éminemment social (et, donc, vendable) de Michelin.
Le grand Lénine aimait, jadis, à dire : nous pendrons les capitalistes avec la corde que nous leur auront acheté… à crédit !
Hier, comme aujourd’hui, la seule question qui se pose à nous est : le voulons nous ?

Jean-Marc Raynaud