CRISES DE FOI

Du sang ! Du sang !

Le père Jean-Louis Brughes croit à « la vertu purificatrice de la corrida, cette danse tragique avec le destin, la lumière et la mort… ». Cet énarque dominicain avait déjà avoué à la presse en 1996 : « Quand vous sortez d’une corrida, vous vous sentez purifié, plus léger, mieux ». Malgré de tels propos, la conférence des évêques de France a désigné le saint homme comme représentant de l’Église catholique (tenez-vous bien…) au Comité consultatif national d’éthique (si, si)…


Dans le plus cynique, Papon, lors de son procès en diffamation pour défendre la répression du 17 octobre 1961 contre les manifestants algériens a argumenté ceci : « Vous voyez un gardien de la paix étrangler ou émasculer un individu ? Regardez ce qu’on fait en Algérie en ce moment… En France, c’est impossible. De par l’éducation chrétienne ». Les miliciens de Vichy étaient des enfants de cœur, quant aux arabes, on s’est contenté de la gégène, des tirs tendus et on s’est débarrassé des corps « chrétiennement » dans la Seine ; c’est moins salissant. Dommage qu’il n’ait pas lu le rapport de l’évêque Stanley Mogoba, ancien président de l’Église méthodiste d’Afrique australe, promoteur du programme « Vaincre la violence » mis en place par le C.O.E. (Conseil œcuménique des Églises) en 1994.
Cet évêque a trouvé une solution pour endiguer la vague de criminalité qui ébranle l’Afrique du Sud : amputer les membres et les oreilles des criminels, voire « toute partie du corps incriminée ». Dans une lettre ouverte aux médias, il affirme qu’il n’aime pas de tels procédés, mais, précise-t-il, il faut « parler aux criminels dans la langue qu’ils comprennent. » Tu pries ? Ou sinon je t’éclate la cheutron ! Amen.

Régis Boussières. ­ groupe Kronstadt (Lyon)