C’est dans ce contexte que les éditions
Thierry Magnier (un éditeur moins frileux que les autres !) publient
« L’amour en chaussettes », écrit par Gudule, avec son
humour et sa verve incomparable. Voilà, enfin, le livre que bien
les ados attendaient : une vraie histoire d’amour qui s’achève dans
un lit, dans la tendresse et les petits bredouillements de la « première
fois ».
Pourtant, cet amour en chaussettes s’ouvre
sur une aventure assez banale ; Delphine tombe éperdument amoureuse
de son prof de dessin, et tous ses fantasmes d’amour torride, c’est avec
lui qu’elle rêve de les vivre, évidemment, et non pas avec
Arthur, le copain de classe bégayant. Manque de bol pour elle, le
prof en question ne couche pas avec ses élèves et le lui
dit avec toute la fermeté nécessaire, et en plus il est gay.
Bref, la vie est bien compliquée… Delphine, désolée,
finit par retrouver Arthur, tout aussi désolé. Mais ils ne
tardent pas à se consoler comme il faut, dans un lit, et le livre
ne s’arrête pas au premier baiser échangé. Rien n’est
oublié, pas même les petits ratés de cette première
relation sexuelle où personne ne sait bien comment s’y prendre (et
pourtant, ça n’est pas l’envie qui manque !), et que la présence
indispensable du préservatif complique encore un peu plus… Mais
la tendresse, finalement, arrange les choses. Et la morale de l’histoire
pourrait se résumer ainsi : l’amour, c’est super, il n’y a pas de
quoi en avoir peur, et puis ça s’apprend à deux (et ça
guérit même Arthur de son bégaiement !).
Voilà donc le livre que nous aurions
sûrement aimé lire quand nous étions adolescents. Et
si c’est un peu tard pour nous, beaucoup de jeunes vont pouvoir jeter leur
dévolu sur ce petit bouquin sympa. Faire l’amour, c’est mieux que
faire la guerre… ça n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est
qu’on le dit et l’écrit en toutes lettres à l’attention des
plus jeunes.
L’amour en chaussettes. Gudule.
Éditions Thierry Magnier. 43 F. En vente à la librairie du
Monde libertaire (48 F avec port, chèque à l’ordre de Publico).