En 99 comme en 98…

La colère lycéenne est toujours là !

Pratiquement un an jour pour jour après le mouvement lycéen de l’automne 98, les lycéens redescendent par milliers dans les rues des villes, petites ou grandes, de l’hexagone. L’an passé, Claude Allègre, ministre socialiste de l’éducation, avait réussi à calmer la colère et à stopper le mouvement en proposant un plan d’urgence pour les lycées, mais aussi grâce à l’aide et au rôle d’encadrement joué par la FIDL et l’UNL (deux satellites « lycéens » du Parti Socialiste). Le plan d’Allègre et du gouvernement s’est vite révélé être en réalité un plan bidon et les lycéens montrent, par les grèves actuelles, qu’ils ne sont pas dupes de l’annonce d’une rentrée à zéro défaut.
 

Les problèmes sont toujours là !

Derrière la poudre aux yeux des annonces médiatiques, la réalité des conditions d’étude, de travail et de perspectives d’avenir est toujours précaire pour des milliers de lycéens mais aussi d’enseignants et de travailleurs de l’Education nationale. Classes et emplois du temps surchargés, enseignants et locaux largement insuffisants, infantilisation des élèves, statuts précaires de nombreux enseignants et des emplois-jeunes… la liste est longue des maux inadmissibles qui marquent notre quotidien.
 

Politisons nos inquiétudes !

L’enjeu est bien celui de notre avenir que bradent les politiciens au pouvoir et leur logique de libéralisme effréné imposé par le système capitaliste. Cette logique touche aussi l’université comme l’atteste le plan U3M, qui ouvre les portes des facs aux patrons et à la loi du profit et de l’inégalité. En effet, les problèmes que rencontre le système éducatif ne sont pas isolés mais touchent l’ensemble des services publics (santé, poste, transports…). Aujourd’hui, il y urgence à s’opposer à ce démantèlement, à cette casse des services publics et, au-delà, à poser la question de leur organisation, fonctionnement et objectif dans le sens d’une gestion réellement collective et d’une égalité d’accès. Une gestion par tous et pour tous ! Le mouvement pour l’amélioration de notre quotidien pose aussi, sur le fond, ces questions.


La lutte ne fait que commencer mais elle est porteuse d’améliorations et d’espoir pour l’avenir, à condition d’en garder le contrôle sur les pratiques et les objectifs. Méfions-nous comme de la peste des politiciens en herbe qui roulent pour le gouvernement mais aussi de ceux qui prônent l’apolitisme et coupent ainsi le mouvement de toutes perspectives. Soyons acteur de notre lutte, imposons les assemblées générales souveraines, le contrôle et la révocation des délégués. Politisons la lutte en la globalisant dans le sens de débats et de réflexions sur le système éducatif, notre avenir et la société que nous voulons. Contre le jeu politicien, vive l’action directe !

Groupe étudiant/lycéen Durruti  (Lyon)