PERPIGNAN
Des moyens pour l’Éducation !
Deux semaines après la rentrée,
les élèves des classes de première et de terminale
S.T.T. du lycée Jean Lurçat se sont mobilisés pour
motiver les lycéens des autres établissements et c’est ainsi
que 800 grévistes étaient dans la rue le 20 septembre à
Perpignan. Le même motif qui avait provoqué un mois de grèves
l’an passé à Jean Lurçat a remis cette année
les lycéens dans la rue : « on veut un prof ». Le poste
est créé mais non pourvu !
Une semaine après, la contestation
a fait son chemin. Le 27, c’est un bon millier de grévistes, tous
lycées confondus public et privé qui se retrouvaient
pour un sit-in en centre-ville.
Les revendications portent sur les moyens,
en enseignants et en matériel, et sur les emplois du temps. Les
porte-paroles du mouvement ont su mobiliser les médias : le JT de
13 heures leur a consacré un reportage substantiel. L’inspecteur
d’académie et un représentant du recteur ont accepté
de les recevoir. Un cahier de doléances à la Prévert
: des ordinateurs, un gymnase, un demi-poste d’espagnol, un médecin
scolaire, un poste en carrosserie, des journées équilibrées,
trois postes à Céret, deux postes à Arago, des classes
moins chargées… Selon le secrétaire général
de l’inspection académique, « tout est réglé
concernant les retards dans l’affectation du personnel ».
Restent les créations de poste.
Les équipements, quant à eux, relèvent du Conseil
régional. Ce n’est donc pas le moment pour Jacques-Blanc de venir
inaugurer quelque chose à Perpignan ! Les lycéens perpignanais
restent néanmoins mobilisés « il y a encore des problèmes.
On ne voudrait pas que cela se reproduise à la rentrée prochaine
».
Le 30 septembre, jour de la manifestation
nationale, les 250 élèves du lycée agricole de Rivesaltes
se sont mis en grève et ont défilé dans les rues de
la petite ville. Ils dénonçaient les problèmes spécifiques
à leur établissement. Relevant du ministère de l’Agriculture,
et non de l’Éducation nationale, ils ont préféré
ne pas se mêler aux autres établissements afin d’être
mieux entendus, même s’ils sont moins nombreux. Leurs revendications
sont pourtant bien voisines : manque de moyens, manque de profs, de surveillants
et de personnel en self.
L’avenir seul dira si le mouvement tient
dans la durée. Après celle du 30 septembre, la journée
de mobilisation nationale prévue le 7 octobre maintiendra-t-elle
la pression ? Même si les profs absents à la rentrée
ont été remplacés dixit l’Académie et
Claude Allègre les classes restent surchargées, les
journées de 9 heures et de 3 heures se côtoient, le self est
toujours aussi embouteillé, des cours de gym n’ont pas d’autre choix
que le plein air… Alors, les lycéens iront-ils jusqu’au «
zéro défaut » ? Et au-delà, seront-ils finalement
satisfaits quand ils auront leurs profs, des emplois du temps corrects
et des gymnases ?
Verra-t-on la contestation s’étendre
au contenu des programmes, à l’intrusion de l’entreprise dans les
lycées techniques, de l’armée à l’école ?
M.B. groupe Puig Antich (Perpignan)