Abolissons la peine de mort

Sauvons Mumia !


Le 13 octobre 1999, le gouverneur de Pennsylvanie Tom Ridge a signé le mandat d’exécution du militant, journaliste et écrivain noir américain Mumia Abu-Jamal, condamné à mort en 1982 pour le meurtre d’un policier suite à un procès raciste et entaché d’irrégularités flagrantes.

Avant sa condamnation à mort, Mumia Abu-Jamal fut un militant des Black Panthers, occupant des responsabilités dans le groupe de Philadelphie. Il devint ensuite président de l’association des journalistes noirs de cette ville. En sa qualité de journaliste, il se fit le rapporteur des violences policières contre les minorités et contre l’organisation MOVE (groupe politique multiracial prônant l’écologie, la solidarité et l’autodéfense, violemment réprimé en 1985 dans l’assaut de leur locaux par le FBI, qui coûta la vie à neuf membres de l’organisation). Ses prises de positions publiques lui valurent des inimitiés durables de la part des autorités.
Le procès qui se termina en 1982 par sa condamnation à mort fut la démonstration de la partialité de la justice américaine et de sa capacité à tout mettre en œuvre pour parvenir à ses fins :
- Le juge présidant le procès avait des liens avérés avec l’Ordre Fraternel de la police, le syndicat d’extrême-droite auquel appartenait le policier trouvé mort auprès de Mumia.
- Des témoignages furent extorqués sous pression policière.
- Les contre-expertises balistiques ne purent être effectuées par suite de l’insuffisance des fonds alloués par l’état alors que le calibre de la balle qui causa la mort de l’agent était différent de celui de l’arme de Mumia Abu-Jamal.
Un premier mandat d’exécution a été signé en 1995, après la parution de son livre, En direct du couloir de la mort, dénonçant le calvaire des condamnés à mort dans les prisons « de la plus grande démocratie du monde ». La mobilisation internationale qui s’ensuivit permit de récolter les fonds nécessaires à la défense de Mumia et de repousser l’exécution. En décembre 1998, la cour suprême de Pennsylvanie a rejeté la demande de révision du procès ouvrant la voie à ce deuxième mandat d’exécution.
Du point de vue léga,l le sort de Mumia Abu-Jamal dépend de la mise en œuvre de la procédure d’Habeas corpus par une cour fédérale qui suspendrait l’exécution le temps d’un ultime appel fédéral.

Nous sommes plus que jamais décidés à sauver Mumia Abu-Jamal.
- Parce que c’est un prisonnier politique, condamné pour ses activités militantes en faveur des plus démunis et contre la répression étatique. Le FBI, dans un dossier de 700 pages qui lui est consacré, déclare : « C’est la nature de ses écrits qui le rend dangereux et lui vaut de figurer sur la liste des personnes constituant une menace pour la sécurité nationale ».
Malgré l’enfermement, son combat continue, comme l’atteste ses récentes déclarations contre les bombardements en Serbie ou pour le respect des homosexuels.
- Parce que nous ne devons pas tolérer la criminalisation des acteurs des mouvements sociaux à l’heure ou le nombre de syndicalistes emprisonnés à travers le monde va grandissant.
- Parce qu’il est devenu la figure de proue d’un combat plus large : celui contre la peine de mort qui guette aujourd’hui 3 600 personnes aux Etats-Unis (77 personnes ont été exécutées en 1997 par pendaison, électrocution, gazage ou injection létale) et des milliers dans le monde. La lutte contre l’assassinat légalisé doit aujourd’hui reprendre de toutes nos forces alors que nous assistons au redéveloppement de cette pratique barbare.
Abolition de la peine de mort, vie sauve pour Mumia Abu-Jamal

Xavier. ­ groupe un Autre futur (Montpellier)