Mathématiques sociales


Le dossier « Pour la Science » de juillet 1999 est intéressant à plus d’un titre. Par exemple B. Guerrien écrit que « Les lois sociales ne pensent être que des tendances, historiquement datées ». Exit donc les lois prétendument immuables de l’économie que certains voudraient aussi solide que la loi de la gravitation. Ils ont déjà oublié qu’il n’existe pas de science absolument exacte, même les mathématiques. Mais je vais ici plutôt évoquer deux approches de ce dossier touffu.


Ainsi, à partir d’hypothèses à peu près plausibles ­ à savoir : il n’existe rien d’autre que cette espèce et chaque entité a le choix dans un duel entre trahir et coopérer. Si les deux trahissent, le gain est faible, si les deux coopèrent, il est plus important et si une seule trahit, elle gagne encore plus et l’autre rien ­ ces mathématiciens ont montré par des simulations informatiques que dans une espèce où coexistent plusieurs types de comportement sociaux (agressif, gentil, rancunier…), seuls les comportements coopératifs survivent. Et plus fort, ils montrent aussi que la stabilité profite au gentils et l’instabilité aux méchants. En général bien sûr.


Quant à la démocratie, un article montre qu’une démocratie idéale aboutit inévitablement à la dictature ou à l’oligarchie. Un vote autre que le vote majoritaire devient vite totalitaire après quelques étapes de représentativité.  Cela dit, ce ne sont que les conséquences de théories mathématiques et n’ont pas de valeur d’argument définitif mais d’éléments pour une réflexion. Je vous renvoie d’ailleurs au dossier lui-même pour aller plus loin que ce résumé sélectif, et au texte de F. Coquet dans le Monde libertaire hors-série (100 ans de presse libertaire), « Anarchisme et rationalisme » pour l’aspect scientifique de cette note.

Nicolas

NDLR : Les anarchistes s’interessent au sujet depuis longtemps ! On se reportra à « L’Entr’aide » de Pierre Kropotkine (des éditionsde l’Entr’aide). 60 F. En vente à la librairie du Monde libertaire.