L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes

Jean-Claude Michéa


Après « Orwell, anarchiste tory » (1), J-C Michéa, agrégé de philosophie enseignant à Montpellier, nous offre une nouvelle analyse décapante en s’attaquant cette fois aux pseudo-réformes successives, droite et gauche mêlées, du ministère de l’Éducation nationale qui, en promouvant un savoir « jetable », c’est-à-dire purement utilitaire, ont entraîné en pratique un « déclin continu de l’intelligence critique et du sens de la langue ». De sorte que si « le niveau monte » au sein de la jeunesse scolarisée, le corollaire paradoxal c’est qu’« un individu peut tout savoir sans rien comprendre. »

Élargissant son propos en convoquant à son chevet Marcel Mauss, George Orwell, René Girard, Pierre Legendre et l’Encyclopédie des nuisances, l’auteur dénonce l’« omnimarchandisation » du système capitaliste et les mythes du « progrès » et du « mouvement » débouchant sur une accumulation sans fin qui conduisent l’humanité « à un monde écologiquement inhabitable et anthropologiquement impossible ». Une marche arrière ­ mais à distinguer d’une inacceptable régression ­ s’avère indispensable pour redonner le primat « au lien sur le bien ».

J-J Gandini

L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes. éditions Climats. 1999. 140 p. En vente à la librairie du Monde libertaire.70 F (+ 10% avec port).