Trois militants de l’Association des
demandeurs d’emploi et des précaires de l’Audomarois ou ADEPA (Jean-Marie
Honoret, Philippe Théret et Lionel Huchin qui étaient déjà
venus exposer leur cas à une fête régionale de la C.N.T.)
ont comparu ce 19 octobre 1999 suite à une plainte déposée
par un huissier. Jean-Marie Honoret risque même la prison ferme,
puisqu’il est victime d’une mise à l’épreuve pour des faits
similaires. La justice reproche à ces militants d’avoir osé
s’opposer à une saisie perpétrée par l’huissier en
question au domicile d’une personne sans-emploi pour une redevance
télévision non payée.
La logique implacable de l’« horreur
économique » avait mobilisé six personnes (huissier,
serrurier, témoins…) pour un non paiement de 591 francs alors que
les milliards non payés aux caisses maladies ou vieillesse par le
patronat ne suscitent que rarement la réaction des juges. Hélas
pour la justice, la mobilisation ne s’est guère fait attendre et
le soutien du mouvement social s’est révélé impressionnant.
Ce sont plusieurs centaines de personnes qui ont encombré le petit
palais de justice de la sous-préfecture du Pas-de-Calais : de nombreux
collectifs AC ! (locaux et parisiens), des militants CNT de Lille, Calais,
et Béthune, des militants F.A. lillois (1), ou encore SUD, des collectifs
DAL, le Comité des Sans-Papiers lillois…
Ceci explique sans doute les peines requises
par le procureur, légères mais symboliquement fortes : un
mois de prison et 1 000 F d’amende, le tout avec sursis pour les trois,
mais 2 ans de mise à l’épreuve pour le seul Jean-Marie Honoret,
une manière élégante de tenter de l’amener à
se taire à l’avenir…
Reste à attendre le délibéré
qui sera rendu le 2 novembre prochain.