En ces temps d’ingérence nécessaire
au nom de l’humanitaire, nous sommes convié-e-s à larmoyer
sur le sort des populations civiles donc innocentes, à nous indigner
tout en refusant d’accueillir « toute la misère du monde ».
Des traités existent qui définissent le statut des personnes
et notamment la convention de Genève. Cette convention sert de base
à toutes les législations (qui la reconnaissent quand elles
ont finit de la bafouer au nom du réalisme) sur l’acquisition du
statut de réfugié-e-s politiques ou économiques.
L’anniversaire (hélas) de la mort
de Sémira Adamu vient nous rappeler les causes de sa fuite : un
mariage forcé. La fameuse convention ne reconnaît aucune des
causes qui peuvent forcer une femme à tout plaquer pour sauver sa
peau, pour continuer à vivre en tant qu’être humain et non
en tant que paillasson désigné pour cause de sexe. Cette
convention a choisi d’ignorer ce qui se passe parmi les civil-e-s en temps
de paix, au milieu des célébrations de mariage, sous l’écran
d’un voile, avec le silence des dépressions et des suicides, derrière
les portes familiales. Autour, sur, dans le corps des femmes. Première,
deuxième, troisième génération, nous sommes
toutes et tous les enfants de ces femmes.