chronique anarcha-féministe

Le privé est politique ! (encore et toujours)


En ces temps d’ingérence nécessaire au nom de l’humanitaire, nous sommes convié-e-s à larmoyer sur le sort des populations civiles donc innocentes, à nous indigner tout en refusant d’accueillir « toute la misère du monde ». Des traités existent qui définissent le statut des personnes et notamment la convention de Genève. Cette convention sert de base à toutes les législations (qui la reconnaissent quand elles ont finit de la bafouer au nom du réalisme) sur l’acquisition du statut de réfugié-e-s politiques ou économiques.
L’anniversaire (hélas) de la mort de Sémira Adamu vient nous rappeler les causes de sa fuite : un mariage forcé. La fameuse convention ne reconnaît aucune des causes qui peuvent forcer une femme à tout plaquer pour sauver sa peau, pour continuer à vivre en tant qu’être humain et non en tant que paillasson désigné pour cause de sexe. Cette convention a choisi d’ignorer ce qui se passe parmi les civil-e-s en temps de paix, au milieu des célébrations de mariage, sous l’écran d’un voile, avec le silence des dépressions et des suicides, derrière les portes familiales. Autour, sur, dans le corps des femmes. Première, deuxième, troisième génération, nous sommes toutes et tous les enfants de ces femmes.

Elisa (Bruxelles)