CRISE DE FOI

Heureusement que le ridicule ne tue pas

Jouons à Jésus. Cet automne 1999, les touristes peuvent jouer à Jésus en marchant sur les eaux du lac de Tibériade. Cela sans craindre de couler comme le disciple Pierre, qui fut qualifié pour la circonstance d’homme de peu de foi. Tout cela grâce non pas à un miracle, mais à un ponton transparent de 70 mètres de long affleurant la surface de l’eau. Il y a un droit de passage, payant, bien sûr de quinze francs et on y attend pour le jubilé quatre millions de touristes. Tout de même, en se prenant pour Jésus (grâce à un ponton), les croyants ne commentent-ils pas un blasphème ? Voire même le péché d’orgueil, car qui peut se permettre d’imiter (aussi risiblement du reste) le « fils de Dieu » ?
 

Aux États-Unis, un important leader chrétien américain, le révérend Jerry Falwell, a déclaré que l’antéchrist serait bientôt de retour. Il est, selon lui, juif, car Jésus l’était aussi. Il ajoute qu’il n’est pas antisémite. Cependant si Jésus était juif, les chrétiens ne le sont plus… Tandis que l’antéchrist, lui, reste juif. Ce qui veut dire par syllogisme : chrétiens = force du bien, antéchrist (force du mal, hostile à Dieu) = juif.
Ces propos sont aussi révélateurs des peurs qui rôdent à l’approche du jubilé de l’an 2000, qui ne concernent pas que les sectes comme certains aiment à le faire croire. Jouer sur les peurs (par rapport à la fin du monde, la décadence…) est, certes un fond de commerce très lucratif pour les religieux notamment mais cela se termine toujours par des bûchers…

Régis Boussières. — groupe Kronstadt (Lyon)