Les scouts qui se sont noyés
grâce aux bons soins d’un abbé et de parents intégristes,
n’ont pas eu droit au statut d’enfants martyrs.
C’est le petit Johnny, (humilié
et battu jusqu’à la torture par les adultes de sa famille), qu’on
a choisi cette année pour communier dans une même indignation.
Spectacle garanti tout public.
Les responsables sont bien coupables cette
fois, et tellement monstrueux-ses… tellement différent-e-s que c’en
est presque rassurant. Dès lors on les dissèque ces Thénardier,
avec un mélange d’horreur et de jubilation. Perle parmi ces bourreaux
: la mère. Regardez bien, braves gens, cette femme l’a porté
dans son ventre et pourtant elle l’a torturé. Bien sûr, elle
fut elle-même enfant martyre, battue et violée, (en présence
des autres membres de la famille), par un oncle qu’elle croyait son père
: mais cela peut-il provoquer « une altération du discernement
», quand il s’agit de son propre enfant ? Non, ont répondu
les juges, qui lui ont refusé toute circonstance atténuante.
La mère du petit Jason, mort à
20 mois après avoir été torturé à mort
par son beau-père, fut elle-même battue cette nuit-là.
Un « expert » psychiatre a déclaré sans sourciller
que son « désinvestissement maternel avait été
primordial dans le passage à l’acte ». Lui a tué, mais
elle est la vraie coupable. Être mère aggrave la peine.
Dégénérer : «
Perdre les qualités primitives de sa race ».
Juges et psychiatres n’ont pas dégénéré
: partout s’applique la loi du père.