Belgique : provocation du ministère de l’Intérieur


Nous sommes une dizaine de citoyens à avoir été révoltés par la décision prise par Marc Verwilghen, ministre de la Justice de commander une étude posant l’hypothèse d’une corrélation éventuelle entre origine ethnique et criminalité. Selon nous, cette démarche est, à la fois, scientifiquement absurde, dangereuse pour la démocratie et insultante pour les populations d’origine étrangère de ce pays. Nous avons donc décidé de nous constituer en « Comité contre le délit d’origine » afin de nous battre contre cette démarche et ses possibles dérives.
Vous avez aussi certainement été choqués par l’hypothèse de cette étude. Son caractère stigmatisant portera sans doute préjudice, directement ou indirectement, au travail que vous effectuez chaque jour. Vous l’avez fait savoir ou pas encore. Quoi qu’il en soit, nous vous lançons un appel afin que vous nous souteniez dans notre action.
Vous pouvez le faire :
- en acceptant de signer notre pétition et en nous la faxant au plus vite au 02/502 34 84 ou en la renvoyant au 37, rue de la poste, 1210 Bruxelles ou par Internet à l’adresse :
f.ghrich@worldonline.be
- en diffusant notre pétition dans d’autres associations par fax ou par courrier,
- en insérant notre pétition dans votre publication
- en interpellant le ministre de la Justice et les membres du gouvernement
- en organisant des débats sur la question au sein de votre association
- en nous envoyant des mots d’encouragement !
 

Nous ne serons pas  boucs émissaires  de père en fils !

Prétextant lutter contre ce qu’il appelle « la criminalité des jeunes allochtones », le ministre de la Justice Marc Verwilghen a commandé récemment une étude posant l’hypothèse d’une éventuelle corrélation entre criminalité et origine ethnique.
Parce que venant d’un représentant de la nation, une telle démarche cautionne le racisme prôné par les partis d’extrême droite qui doivent leur succès aux discours racisants des partis traditionnels dans les années 80 !
Parce que des études ont démontré que la délinquance des jeunes « allochtones » et leur surreprésentation dans les prisons sont liées aux conditions socio-économiques précaires, à un système scolaire défaillant, à des perspectives d’emploi quasi-inexistantes !
Parce que des études ont démontré que les jeunes d’origine étrangère sont régulièrement victimes de discriminations raciales sur le marché du travail et en matière de justice pénale !
Parce que délinquants ou universitaires, les jeunes d’origine étrangère sont en droit d’attendre qu’on les envisage en fonction d’un contexte belge et non en fonction d’une quelconque origine nationale, culturelle ou ethnique !
Parce que privilégier l’argument ethnique dans la lutte contre la criminalité, c’est refuser d’apporter des solutions aux problèmes socio-économiques, scolaires, de sécurité de l’ensemble de la population de la Belgique ! Nous, citoyennes et citoyens de ce pays, refusons catégoriquement que l’on fasse des immigrés des boucs émissaires de père en fils : l’image de « l’immigré-chômeur » d’hier ne sera pas remplacée par celle du jeune « allochtone-délinquant » !

Comité contre le délit d’origine