L’antenne de l’Etablissement de Transfusion
Sanguine (ETS) de l’hôpital de la Croix rousse est l’objet d’un scandale
qui ne cesse de nous interpeller. Figurez-vous qu’un assistant technique
embauché par intérim a eu l’audace au cours d’une pause de
montrer à ses collègues de travail un préservatif
féminin et de leur expliquer quelque peu le mode d’emploi.
Quelques jours plus tard un fax arrivait
sur le bureau de l’agence d’intérim signifiant que le technicien
vulgarisateur de méthodes contraceptives encore peu connues dans
ce beau pays était tout simplement remercié et pouvait aller
tenir ses discours ailleurs.
Le motif de ce licenciement étant
trop grossier pour être honnête il faut sans aucun doute en
chercher les raisons ailleurs que dans le prétexte invoqué
par le directeur des ressources humaines de l’ETS.
En fait ce technicien est aussi président
de l’association AIDES Lyon Rhône Ain et avait participé quelques
jours auparavant à une réunion concernant la restructuration
des centres de transfusion sanguine qui doivent êtres regroupés
dans un Etablissement français du Sang. Il s’était inquiété
de la reconduction du budget qui permet aux seuls centres pilote de Lyon,
Lille et Montpellier de l’ETS de procéder à un dépistage
précoce du VIH et du virus de l’hépatite C par PCR. Cette
technique permet de détecter par amplification génique sur
les premiers dons du sang, non pas les anticorps qui apparaissent plusieurs
semaines après la contamination, mais le virus lui-même dès
qu’il est présent dans l’organisme. Ce procédé est
coûteux et ce sont les trois centres pilotes qui en supportent la
charge financière. De là à penser qu’à l’occasion
d’une restructuration la direction tente de faire des économies
sur le dos de notre santé il n’y a qu’un petit pas à faire.
Le conseil national de la fédération
Aides à Paris mène actuellement son enquête pour connaître
le fin mot de l’histoire. Quant au technicien, il n’a même pas pu
porter plainte aux Prud’hommes puisque l’agence d’intérim lui a
payé la totalité de son contrat.
Le monde est bien fait, non ?