Création de deux Unions locales 
de la Fédération anarchiste dans le Gard


En l’espace d’une paire d’années, le groupe du Gard de la Fédération anarchiste a beaucoup évolué. D’un point de vue numérique bien sûr, mais aussi sur le plan politique et organisationnel. Nous qui avons pour finalité de changer la société en proposant une nouvelle forme d’organisation (le fédéralisme autogestionnaire et libertaire) basée sur une nouvelle éthique (entraide, égalité…) avons mené de nombreuses et parfois interminables discussions sur le sens de nos engagements respectifs. Nous restons persuadés que l’une des démonstrations par le fait que l’anarchisme social et organisé n’est pas une pure utopie reste le groupe et l’organisation fédérale dans lesquelles nous militons. En clair, si nous voulons être crédible à l’extérieur de nos rangs, organisons nous au sein d’un groupe fédéré sur les bases éthiques, politiques et structurelles anarchistes.

Ceux qui ont pu nous approcher le savent : l’autogestion, c’est pas de la tarte ! Militer chez les anarchistes où rien ne se décide sans débats entre égaux, n’est pas toujours reposant ! Et cette mise en actes de nos principes prend du temps à s’acquérir individuellement, elle est longue aussi à s’adapter au nombre que nous sommes. En quelque sorte, un groupe anarchiste qui installe un fonctionnement collectif cohérent refait le monde à son échelle. Mais il se doit de créer une micro-sociéte anarchiste. La rotation des tâches, le refus de rapports hiérarchiques entre nous, la mise en commun des compétences et des moyens, la prise des décisions qui s’appuie sur un accès égal pour tous à l’information, le mandatement dans divers contextes, se distinguer d’autres groupes ou courants politiques… font donc partie de ces acquis que nous avons appris ensemble.

D’un point de vue politique, nous avons pu nous affirmer à diverses occasions (luttes contre l’incinération, le nucléaire, la vidéo-surveillance, l’affaire José Bové, le 1er Mai 1999…). Et même si notre reconnaissance par d’autres acteurs sociaux ou politiques reste à venir, ces mobilisations ne sont pas passées inaperçues : les anarchistes osent se montrer et affirmer leur présence et leurs analyses !

Pour autant, nous sommes conscients aussi de nos faiblesses et de nos manques. Parmi ces difficultés, il y a la distance qui nous sépare les un(e)s les autres et la limite à s’affirmer et s’implanter politiquement dans nos lieux de vie respectifs. C’est pourquoi notre groupe va devoir évoluer vers la création de deux U.L (unions locales) qui resteront fédérées au sein du groupe du Gard. Ces deux UL dénommées « Nîmes Cévennes » et « Vallée du Rhône » doivent permettre de mieux s’affirmer dans leurs réunions respectives sans jamais cesser leurs liens solidaires lors d’enjeux départementaux (réunions publiques, manifs, mouvements sociaux…) ou régionaux.

Deux personnes, élues et dûment mandatées (plutôt deux fois qu’une !) se chargeront de la circulation d’informations et de la coordination entre les deux UL, qui se réuniront chacune dans leur zone respective une fois par mois. Une autre réunion mensuelle sera départementale. Les perspectives d’ancrage et de développement existent sur la vallée du Rhône, redéployer notre présence sur Nîmes et Alès est nécessaire. Ce sera notre principal axe de travail pour l’année à venir, dans le but de développer notre présence, d’affirmer nos points de vue et nos pratiques à partir des réalités sociales et politiques de notre temps. Il va sans dire que si les personnes qui nous sont proches se joignent à nous, une partie de notre démarche serait déjà accomplie.
Ça vous tente ?

Groupe du Gard F.A.