Les relations paritaires sont aujourd’hui
remis à l’ordre du jour par un tout nouveau MEDEF (ex CNPF) qui
cherche sans aucun doute à se distinguer par autre chose qu’un changement
de sigle. Incontestablement cette main tendue aux syndicats est une pierre
dans le jardin d’un gouvernement acculé sur tous les dossiers sociaux
à cause d’un budget extrêmement serré, lui-même
conséquence d’un endettement record de l’État.
Pour autant cette proposition ne semble pas
reposer sur grand-chose : le paritarisme qui consiste à instaurer
des relations permanentes de négociation et une certaine cogestion
d’organismes sociaux, est certes un système très répandu
et bien installer en Europe, mais il a de partout du plomb dans l’aile.
En effet, en particulier parce qu’il n’élimine évidemment
jamais les conflits de classe et que, le patronat ayant un meilleur rapport
de force que dans les décennies passées, ce rapport «
paritaire » est un mensonge notoire : le plus fort des deux «
pairs » avance ses billes en fonction de sa force. On se demande
d’autant plus pourquoi les patrons voudraient « renforcer le paritarisme
»…
La réaction des syndicats, qui pour
l’instant a été plus que prudente, a aussi de quoi surprendre.
Qu’espèrent-ils du patronat que celui ci ne pourra leur offrir ?
À vrai dire, pour certains d’entre eux cette nouvelle est assez
inespérée. La CFDT par exemple n’a jamais désespéré
de pouvoir jouer un rôle comparable au DGB allemand avec délégué
permanent assurant une vraie cogestion de l’économie et du social.
La CGT de son coté n’est pas exempte de courants qui pensent qu’il
y a une place à prendre et que la mentalité grévicultrice
des militants péjorent gravement une promotion de la confédération.
Quoi qu’il en soit, que le paritarisme en
sorte renforcé ou pas ne nous intéresse pas. Par contre,
il est vraisemblable que nous aurons tous à supporter les conséquences
de sa redéfinition. Comment imaginer, par exemple, que le MEDEF
ne voudra pas augmenter la part de la protection sociale (maladie et retraite)
par capitalisation aux dépens du système actuel par répartition
? Comment croire également qu’il ne vendra pas un strapontin confortable
aux syndicats contre un plus grande flexibilité du travail ?
En tout état de cause, il nous
faudra rester particulièrement vigilant et défendre nos propres
intérêts.