Le Morbihan entre fientes et lisiers


Alors que l’élevage intensif et plus largement l’agriculture intensive en est à sa énième crise, le projet d’extension d’un élevage de poules pondeuses à Plumergat est battu en brèche par une population qui commence à la trouver mauvaise. Il faut dire qu’il y a de quoi. L’élevage en question devrait passer de 12500 à 43200 animaux générant 860 tonnes de fientes à épandre sur 244 hectares. Le conseil municipal de la commune sur laquelle se trouve cette exploitation a voté pour l’extension (avec 10 conseillers s’abstenant car « pas formés pour comprendre toutes les caractéristiques techniques ou étant de la partie » !). Les communes avoisinantes se rebiffent (Auray) ou ne sont pas invitées à se prononcer (Plougoumelen, Le Bono). Comme de toutes façons comme c’est le préfet (l’État !) qui décidera en dernier recours, finalement l’avis des élus, cela n’a guère d’importance.


Alors que les discours se succèdent pour gloser sur la nécessité de faire baisser les taux de nitrates, les élus n’ont pas encore compris qu’autoriser ce genre de projet, c’était faire l’inverse de ce qu’il faut pour reconquérir une qualité « potable » de l’eau…
Cela confirme ce que nous disait un représentant de l’association « Eau et Rivière » : « le Morbihan est le département le plus arriéré de Bretagne en ce qui concerne la prise de conscience écologique » (nous rajoutons « et sociale »). Nous étions devant la mairie de Plumergat ce vendredi 10 décembre après avoir fait du toutes-boites l’avant-veille. Peu de monde mais les registres de l’enquête d’utilité publique bien remplis d’avis négatifs… On peu imaginer que le projet ne passera pas…


Un pandore de campagne, planqué à 200 mètres dans sa bagnole, surveillait la scène pour appeler du renfort au cas où… Le tract de la Fédération anarchiste avait si bien circulé que la mairie l’avait avant que nous n’arrivions. Le fait que la presse locale évoque le problème était déjà un souci mais si en plus les anars commencent à ameuter la population, où va-t-on ?
À Vannes, pendant ce temps, les agriculteurs de la FDSEA se faisait jeter par les CRS dans de grands nuages de plumes de poules après avoir occupé le parvis de la préfecture pendant trois jours. Comme partout, les agriculteurs se lamentaient de leur paupérisation (à raison).


L’élevage intensif que beaucoup d’entre eux prônent (à tort) n’est la solution, ni des problèmes d’environnement ni des problèmes d’emplois, ni non plus aux problèmes de précarité. Ce problème de société ne doit pas rester dans les mains de spécialistes motivés par l’intérêt financier mais doit être réglé par une gestion collective associant consommateurs et producteurs. Après débats svp…

Groupes Lochu et Ferrer - FA du Morbihan