CRISE DE FOI

On the road again


L’exception française a encore frappé : voici la fabuleuse odyssée engagée depuis quelques semaines aux États-Unis et qui s’achèvera le 4 janvier 2000 à Honolulu. Pas moins de 115 représentations pour Thérèse Martin sur plus des mille envisagées un temps par son manager, le révérend Robert Colaresi : « Certaines villes… étaient prêtes à l’accueillir à deux heures du matin, s’il le fallait ».


Il ne suffisait pas de l’avoir tenue recluse cinq cent semaines, de l’avoir laissée mourir sans soins, d’avoir caviardé ses mémoires, retouché ses photos, gommé ses doutes et ses émois charnels, il fallait la canoniser, la désigner patronne des missionnaires, l’élever au titre de docteur de l’Église catholique et la surnommer Thérèse de l’Enfant-Jésus puis Thérèse de Lisieux, et maintenant « petite fleur ».


Aujourd’hui, c’est la moitié de ses restes qui ont franchi l’Atlantique, l’autre moitié restant en fond de commerce à Lisieux, au sein d’une basilique monumentale de style incertain, entretenant l’industrie de l’objet dit religieux, les pélerinages et un site Internet.
Exploitant la crédulité des foules, les charognards à la croix organisent de modernes croisades. Soyons plus que jamais mécréants et impies.

Jean-Denis. — liaison Bas-Rhin de la F.A.