Solidaires avec les sans-papiers du Val-de-Marne

 
La quinzaine de sans-papiers regroupés dans le collectif des sans-papiers délogés par le Haut Commissariat des Réfugiés (HCR) de Paris s’étaient installé-e-s depuis le 13 novembre dernier dans l’église Saint-Louis à Choisy-le-Roi avec la bénédiction du curé de la paroisse. L’endroit se trouve juste en face du commissariat qui cache honteusement le centre de rétention où croupisse de nombreux sans-papiers. Mais depuis le 24 décembre le curé a trouvé que le monde l’envahissait. À la suite de quoi, des négociations avec la hiérarchie ecclésiastique ont permis de trouver refuge au 20 bis, rue Clemenceau, non loin de là, dans une annexe de l’église où ils où elles disposent de grandes salles et d’une cuisine.


Pour attirer l’attention des gens, sur le sort des 4 300 sans-papiers du département et sur le leur, tout particulièrement depuis que Chevènement par une circulaire du 11 octobre demandait aux préfets une intensification des contrôles des sans-papiers, des rassemblements ont lieu en face du commissariat et de cette église qui hébergea les exclu-e-s de la République. Ces rassemblements, qui au départ étaient interdits, ont occasionné des arrestations mais les manifestants furent rapidement relâché-e-s. Les rassemblements se passent sans heurts mis à part il y a trois semaines quand un accident de la circulation a fait arrêter la manif. Les slogans que l’on crie à la face de la République sont à propos : « police partout, justice nulle part », « Debré, Chevènement même loi, même combat », « y en a marre des injustices, de l’exploitation, de la police, du cas par cas, des collabos, de la SNCF, de Jospin, d’Air France, d’Air Afrique, de Chevènement… ». Les manifestants ont occupé le siège du PS le 1er décembre dernier à Créteil. La responsable locale n’a pas du tout apprécié comme on peut s’en douter. Pour l’anecdote, M. Benhamias, secrétaire national des Verts, avait trouvé scandaleux que les sans-papiers de la rue d’Aligre aient occupé leur local. De sa bouche, c’est pourtant le seul parti qui intervient pour les sans-papiers. Heureusement qu’il le dit !


Le 16 décembre dernier, les sans-papiers occupaient la « Nonciature du Vatican. » En plus, le mardi 28 décembre, les sans-papiers de Paris sont venus manifester avec leur tam-tam. La lutte des sans-papiers du Val-de-Marne s’attache à une revendication globale, à savoir la régularisation de tous les sans-papiers, la libération de tous les sans-papiers emprisonné-e-s, l’abrogation de toutes les lois racistes et xénophobes, la fermeture des centres de rétention, l’abolition de la double peine.


Encore un exemple ce que Chevènement et la SNCF sont capables de faire puisque un sans-papier tunisien, dont la femme et les enfants sont nés en France, a été reconduit à la frontière à 3 heures du matin il y a environ quinze jours. 12 CRS l’ont conduit vers un bateau, lui cassant le bras.


Un autre sans-papier ­ Farouk, Égyptien d’origine, en France depuis 1988, marié et ayant trois enfants nés en France ­ passera en procès le 10 janvier à Paris à la 10e chambre à la suite de son dernier contrôle d’identité, ce qui a déclenché 5 ans d’interdiction du territoire français assorti de 3 mois de prison ferme ; ce n’est pas tout puisque la justice le rappelle le 13 janvier à Créteil pour avoir refuser d’embarquer dans un avion sans retour. Venez les soutenir. Ils en ont besoin.

Les rendez vous :
• Tous les mardis à 18 h 30 dorénavant devant le commissariat place Rouget-de-Lisle à Choisy le Roi (RER C) ;
• Le 10 janvier à 13 h 30 à la 10e chambre de la Cour d’Appel de Paris ;
• le 13 janvier à Créteil, 13e chambre, 13 h 30.
 

Pascal Jourdain. — groupe Sacco et Vanzetti