Les soldats russes sont néanmoins tués par centaines depuis le début des combats, mais État-major et le premier ministre en personne s’efforce de les minimiser au maximum. Ainsi le ministère de la Défense reconnaît que 404 soldats ont été tués du 2 août au 16 décembre 1999 (et 1033 blessés du 2 août au 9 décembre), le ministère de l’Intérieur qui a lui aussi des troupes en Tchétchénie reconnaît 44 tués et 116 blessés entre le 1er octobre et le 22 décembre 1999. Mais pour l’Union des Comités des mères de soldats le nombre de tués est au moins de 1000 et plus de 3 000 victimes. Une des techniques macabres pour dissimuler des victimes et d’amener des soldats gravement blessés dans des hôpitaux proche de la ligne de front et non dans un hôpital militaire, et de ne pas les comptés dans le nombre officiel de victimes.
Moscow Times du 18 décembre retrace l’odyssée de Galina Matafona, venant chercher le corps de son fils Alexeï de 19 ans. Il fut tué le 9 octobre dans une mission de reconnaissance. une semaine plus tard sa mère reçoit un télégramme non pas de l’armée mais d’un ami qui avait entendu que quelque chose était arrivé à son fils. À la fin du mois d’octobre la ligne d’urgence de l’armée confirma sa mort mais sans préciser les circonstances.
Sa dernière lettre datait de septembre « Nous allons à Mozdok (une base militaire proche de la Tchétchénie) Ne t’inquiète pas je vais bien mais j’ai maintenant compris qu’il n’y a rien de bien pour moi dans l’armée ». Malgré les assurances officielles qu’aucun jeune conscrit ne se rend en Tchétchénie, son fils après dix-huit mois de service était un des plus vieux et certains des jeunes qui partaient avec lui en Tchétchénie n’avait pas deux mois de service militaire. Galina Matafona la rage au cœur veut parler contre la guerre « Poutine, ou ceux qui sont derrière lui, ont commencé cette guerre pour des buts politiques. Je n’écarte pas la possibilité que le FSB [le service secret russe] ait posé les bombes à Moscou pour avoir un prétexte pour aller en Tchétchénie. Je vais faire campagne pour la paix. Je serait comme de l’eau qui tombe sur une pierre ».