Prisonniers « longues peines »

Guigou reçoit des vœux déterminés

Le collectif des détenus « longues peines » de la Maison centrale de Lannemezan nous a fait parvenir une véritable plate-forme de revendication. Il est souhaitable de lui offrir la plus large diffusion.
Ras-les-murs

Au début des années 80, la peie de mort est abolie. Mais depuis, à la peine de mort s’est substituée la peine de mort lente, celle des années de pourissement passées dans ces prisons qui deviennent de véritables tombeaux pour emmurés vivants. La désespérance est de plus en plus grande. La longueur des peines insupportable. Il faut vite réagir et agir, sous peine qu’une fois de plus les changements ne viennent qu’en réaction à de nouveaux drames intra-muros.

Nous émettons le vœu que soient abolies les longues peines, substituts cruels à la peine de mort et injures à notre niveau de civilisation.
Mais le monde carcéral est aussi celui d’autres réalités qui sont autant d’offenses à notre humanité et autant d’atteintes à nos chances d’intégration dans la société lorsque le moment sera venu pour nous de recouvrer la liberté, c’est pourquoi :
- Nous émettons le vœu que les détenus gravement malades soient libérés (sida, leucémie, sclérose en plaques, cancers, etc.) ;
- Nous émettons le vœu que soient fermés ces lieux de non droit que sont les « mitards » (cellule de punition), ainsi que les quartiers d’isolement ;
- Nous émettons le vœu de pouvoir avoir des « parloirs » nous permettant de recevoir nos familles décemment. Vous savez combien le maintien des liens familiaux est important pour nous aider à nous projeter dans le futur ;
- Nous émettons le vœu de pouvoir avoir des relations sexuelles, sans conditions. Faut-il rappeler qu’en France, patrie des droits de l’homme, les animaux ont droit à l’activité sexuelle, à la tendresse et qu’à nous, détenus, cela nous est refusé !
- Nous émettons le vœu de bénéficier d’activités culturelles (ateliers de création, concerts, rencontres avec intellectuels et artistes), nous crevons de ne pouvoir vibrer au contact d’expressions artistiques, une partie de notre simple humanité se meurt !
- En espérant qu’en l’an 2000, à votre initiative, madame la ministre de la Justice, soit appliqué un traitement humain aux prisonniers « longues peines » incarcérés en France, nous vous adressons un salut empreint de détermination.
 

Le collectif des détenus « longues peines » de la Maison centrale de Lannemezan