FAIT D'HIVER
Des petites économies et de leurs grandes
conséquences
Une tempête, ahurissante, dévastatrice
comme jamais encore, qui ravage tout, les choses comme les êtres.
Même mon voisin qui vote Front national commence à s’interroger
sur les mutations climatiques susceptibles de résulter d’une exploitation
éhontée et imbécile de la planète ! Une privation
d’électricité, d’eau, de… qui dure, dure, et dure… même
ma libérale de voisine commence à la trouver saumâtre
qu’on n’ait pas enterré plus de lignes EDF et… histoire de gagner
trois sous.
La centrale nucléaire de Braud-Saint-Louis
(à 40 kilomètres à vol d’oiseau de chez nous) dont
on nous dit (une semaine plus tard) qu’elle est passée à
côté d’un risque majeur (fusion du cœur de deux réacteurs)
because, pour gagner deux sous, la hauteur (1,50 m) insuffisante de sa
digue de protection contre les crues de la Gironde. Même ma grand-mère
qui, bien que n’ayant pas digéré les nouveaux francs, croit
dur comme fer en la science, commence à se demander comment c’est
possible d’être aussi con.
Une marée noire qui vient dégueuler
ses bouses visqueuses sur les côtes d’Oléron après
avoir souillée celles de Bretagne et de Vendée. Même
ma mère qui vote écolo trouve scandaleux qu’un marchand de
pétrole français, pour gagner quelques sous, fasse transporter
son pétrole sous pavillon de complaisance par de pauvres hères
d’hindous sous-payés et ne soit responsables d’aucune de ses inconséquences.
Paris qui consacre cent millions à
ramasser les crottes de chien et 50 millions au SAMU social. Même
mon patron, qui vote socialo, n’est pas loin de penser que ça suffa
comme çi. Pendant ce temps-là, à l’occasion de la
cérémonie des vœux au Conseil général de la
Haute-Garonne, un ancien trotskiste ayant réussi ses examens de
benêt en chef de la gauche plurielle, déclarait le vendredi
12 janvier 2000 à Toulouse « l’année 2000 sera positive
si nous continuons de travailler ».
Continue, mon pote, continue… !
Jean-Marc Raynaud