Du 24 au 29 octobre, se sont tenues
au Vatican des Assises interreligieuses avec 200 représentants de
toutes les traditions (catholiques, protestants, juifs, musulmans, bouddhistes…).
Lors du jubilé, il y aura aussi ce genre d’événement.
D’après Kamal Sharif, un des responsables musulmans présents
aux assises, « il n’y a pas d’alternative au dialogue entre les religions
». Ces assises furent évidemment l’occasion de belles déclarations
sur la tolérance et sur la paix. Un représentant juif dira
: « Je vis pleinement notre fraternité à tous »,
un catho lui répondra : « il n’y a ni aînés ni
cadets. Nous sommes frères tout simplement ». Bref : du bla-bla.
En Tchétchénie, par exemple,
les religions sont des facteurs de guerre. Ainsi, d’un côté
l’Église orthodoxe russe estime « justifiée »
la lutte de l’armée russe contre le terrorisme, même si elle
appelle à « éviter les dégâts et les pertes
humaines ». Quelle hypocrisie ! Avez-vous déjà vu une
guerre sans dégâts et sans morts ? De l’autre côté,
le commandant islamiste Khattab a appelé le monde musulman à
venir en aide aux combattants tchétchènes dans leur «
guerre sainte » contre la Russie « infidèle ».
Autre exemple : en novembre 1999, le pape,
lors de sa visite en Inde, pour y lire l’exhortation apostolique clôturant
le synode pour l’Asie, a appelé à « l’évangélisation
» de l’Asie, puis il a conclu que « l’Asie serait le continent
du christianisme au troisième millénaire ». Cela n’a
évidemment pas plu aux représentant de l’hindouisme. Ainsi,
Sharma Prem, secrétaire général du Conseil mondial
hindou a déclaré : « Si Jésus était vivant,
il n’aurait pas permis au pape de prêcher pour des conversions. »
Chacun défend son territoire : à
Moscou, le patriarche orthodoxe Alexis II critiquait le prosélytisme
catholique en Russie et en Ukraine. Au Népal, en août dernier,
des bouddhistes tibétains accompagnés par des lamas ont détruit
cinq églises fréquentées par des chrétiens
de l’ethnie Tamang. Voilà qui devrait faire réfléchir
ceux qui pensent que la religion bouddhiste est celle de la tolérance…
Les discours sur la paix et la tolérance
cachent une réalité qui est toute autre : celle du mépris
et de la haine. Les hommes se détestent au nom d’un dieu et d’une
vérité détenue par un pape, un pope, un imam, un rabbin,
un moine ou un gourou…