La seule réponse de l’État à la misère : le sécuritaire


Le gouvernement nous a récemment annoncé ses mesures pour la Ville. Un budget de démolition-reconstruction-rénovation d’une part et, d’autre part, la création d’emplois de proximité avec les « Plans locaux de sécurité ». Derrière tous les effets d’annonce où « nos » décideurs parlent de lutter contre l’exclusion, nous voyons bien toujours le même scénario se dessiner. Les centre-villes sont réhabilités pour offrir une façade de respectabilité, de prospérité à la cité où se traitent les affaires. Les loyers d’appartements restaurés ne sont plus abordables pour les plus démunis qui se voient satellisés en banlieues.
 

Vidéo surveillance et « Office public de la tranquillité »

Jospin et Chevènement nous avaient annoncé qu’une des priorités du gouvernement était, pour 1999, le renforcement de la sécurité. Derrière toutes les opération s de replâtrage des quartiers dits « sensibles », l’État n’a qu’un but, c’est d’y réaffirmer sa présence et son cadrage des individus. En créant des emplois (style emploi-jeunes sous-payés) « d’adultes relais », « d’agents d’ambiance », de médiateur, il dit vouloir redonner une place aux adultes. lutter contre l’incivilité des « sauvageons ».

Mais quand l’État met en place une Couverture maladie universelle, il officialise le fait que plus de six millions de personnes (sur)vivent avec moins de 3 500 F par mois. Il officialise l’exclusion. Il est là pour cadrer des pans entiers de la population qui sont mis en touche du système production-consommation bien que toujours sollicités par les publicitaires et les vitrines regorgeant de richesses, des centre-villes.
Cette politique de surveillance systématique ne peut à terme que renforcer l’exclusion en marquant une ligne imaginaire entre les « bons citoyens » et les « méchants » et autres potentiels « nouveaux barbares », les « intégrés » et les « exclus ».

Avec l’approche des élections municipales, la gauche plurielle peut surfer dans ces campagnes locales dans la lignée ouverte par le gouvernement et courtiser les électeurs adeptes de « partis de l’ordre ». Ainsi, au niveau de la Courly, les maires Verts et socialistes des 1er et 9e arrondissements ont un projet de vidéosurveillance pour les pentes de la Croix-Rousse et la Duchère. Le maire communiste de Vénissieux va mettre en place un « Office public de la tranquillité », et ce standard téléphonique de la délation citoyenne ne fera qu’accentuer les fractures… Dans ce contexte, il propose la candidature de la ville pour la création d’un « Centre pour peines aménagées ».
 

Les vrais responsables de l’insécurité : les patrons et l’État

C’est bien le jeu des élus de nous diviser et de nous détourner des vrais responsables de l’insécurité que sont les empires financiers, les entrepreneurs qui détruisent l’avenir de millions de personnes (par rapport au travail, aux risques d’endettement, aux manques de perspectives offertes à leurs enfants…). Alors, lutter contre l’insécurité, c’est lutter contre le patronat, contre l’État, son valet, et s’inscrire collectivement dans une dynamique de lutte sociale.

Union locale de Lyon de la Fédération anarchiste