Deux militants de la CNT, Armand Vuillet
et Olivier Rosay, facteurs au bureau de poste de Paris 18e ont plus que
lourdement payé le fait de défendre leur dignité de
travailleurs. Le 1er octobre 1999, le conseil de discipline de Paris-Nord
a prononcé une exclusion temporaire d’activités d’un an à
leur encontre. Cette très lourde sanction incombe totalement aux
représentants de la direction (les élus CGT et SUD ont voté
contre les sanctions). La direction de la Poste tente ainsi de briser toute
velléité de révolte du personnel.
Armand Vuillet est entré à la
Poste en qualité de facteur en 1987 et pendant dix ans n’a fait
l’objet d’aucune mesure disciplinaire. En 1997 A. Vuillet change de tournée.
Il lui apparaît qu’il n’est pas possible de faire toutes les tâches
sans déborder le cadre horaire réglementaire des 39 heures.
C’est ainsi qu’il est amené à ne pas traiter les réexpéditions
ni les rebuts. À de multiples reprises il demande un accompagnement
qui permettrait à un vérificateur de mesurer la charge réelle
de travail. Il obtient systématiquement une fin de non-recevoir.
Mis en demeure de s’expliquer à
plusieurs reprises sur les causes du non-traitement des réexpéditions
et des rebuts Armand Vuillet ne peut que répondre de la même
manière : le travail à assurer ne peut l’être dans
le cadre légal de la durée quotidienne de sa vacation et
il est nécessaire de réaliser un accompagnement pour mesurer
à nouveau la charge de travail. C’est l’escalade répressive
à l’heure, où la Poste prône le dialogue social : sévères
observations à deux reprises puis avertissement et enfin appréciation
défavorable en 1999 ce qui lui fait perdre sa tournée. Il
redevient rouleur, c’est-à-dire remplaçant sur plusieurs
tournées. Cette décision provoque la maladie d’Armand et
le trouble psychologique qui s’en suit fait qu’il ne prévient pas
immédiatement son employeur qui en profite pour le déclarer
en « absence irrégulière ».
Quant à Olivier Rosay, c’est parce
qu’il a affirmé sa solidarité avec Armand lors d’une prise
de parole spontanée qu’il fut traîné devant ce même
conseil de discipline accusé de bousculade, il écope de la
même sanction. À l’initiative du syndicat CNT-PTT Paris et
de la Fédération CNT-PTT la lutte pour l’annulation des sanctions
s’est organisée. Vous pouvez contacter la Fédération
CNT-PTT : BP 2600 69218 Lyon cedex 02.