Rencontres nationales des opposants à la vidéosurveillance

Les 22, 23, 24 janvier se sont déroulées à Montpellier des rencontres de collectifs et organisations luttant contre la vidéo-surveillance et plus généralement contre le contrôle social. Ont participé à ce week-end des représentants du collectif « Souriez vous êtes filmés ! » (Paris), de SOS Vidéo-surveillance (Vaux-en-Velin), le groupe de la Fédération Anarchiste du Gard et le groupe « Un Autre Futur » de la Fédération anarchiste (Montpellier). Les collectifs de Limoges et Toulouse, parties prenantes de cette dynamique, n’ont pas pu y être représentés. Cette rencontre se voulait être un lieu de confrontations et d’analyses entre entités qui ont déjà eu l’occasion de se mobiliser de façon coordonnée lors d’une journée nationale contre la vidéo-surveillance le 13 mars dernier.

Ces journées se sont articulées autour d’un débat public à l’Antre Anar le samedi soir, où étaient présentes une trentaine de personnes. Un travail d’explication de nos oppositions à la vidéo-surveillance y a été fourni ; en effet, cette dernière n’est évidemment pas efficace pour diminuer la délinquance (et pour cause, il faudrait d’abord s’attaquer aux inégalités !), au mieux déplace-t-elle les problèmes. Dès lors, on décrypte mieux l’intérêt des tenants du pouvoir pour ce dispositif qui « met en examen l’ensemble de la population », selon l’expression du représentant de SOS Vidéo-surveillance, Jacques Comaret.

Le développement exponentiel de la vidéo-surveillance (il y aurait environ 1,5 millions d’installations en France) dans les lieux publics et privés (systèmes de coveillance) inquiète par le caractère orwellien qu’il revêt. Quand on le met en parallèle avec le croisement des fichiers informatiques, le développement des effectifs de police de proximité et/ou « tabasseurs », les plans de construction de prisons, on comprend le choix qu’ont fait nos gouvernants : nous surveiller, nous contrôler, gérer les effets inévitables de la misère économique et sociale plutôt que de s’attaquer à celle-ci.
Aussi, parce que l’installation de la vidéo-surveillance ne se résume pas à une somme de problèmes locaux mais répond à une logique de gestion généralisée (en France, comme ailleurs), les différentes entités réunies le dimanche ont affirmé la solidarité qui les lie et la nécessité de fédérer les opposant-e-s à ces dispositifs liberticides. Ainsi, l’existence d’un réseau national a été formalisée ; une brochure d’information expliquant le pourquoi et le comment des actions menées par les différents opposants est en travaux. Son but est de susciter des vocations (certains, comme notre groupe à Montpellier, cherchent du relais sur la question) et d’offrir des liens à d’éventuel-le-s nouveaux/nouvelles opposant-e-s.

À noter que le collectif « Souriez vous êtes filmés ! » tente de relancer avec d’autres organisations une nouvelle dynamique sur Paris où plusieurs actions sont prévues courant février. Un compte rendu de nos discussions a été fait le lundi lors d’une conférence de presse qui a rassemblé quelques médias régionaux (Radio France Hérault et Gard, Midi Libre, l’Hérault du jour…).

Gilles. — groupe « Un Autre Futur » (Montpellier)