Marée noire : Nantes, noir de monde

Près de 30 000 personnes ont foulé les rues nantaises le  5 février. La mobilisation a commencé dès les premiers jours avec des manifestations à Vannes, Lorient, Croisic… Il est vrai que le fuel se déverse toujours ! Alors que le 21 janvier la préfecture maritime parle de « suintement résiduel », le 27 ce sont de grosses nappes de fuel qui arrivent sur les côtes du Morbihan. Les collectifs anti-marée noire ont construit une plate-forme de revendications : contrôle sanitaires des personnes, moyens de stockage temporaires protégeant les sites, indemnisation des professions liées à la mer, moyens humains et matériels pour un réel contrôle des navires… Mais les horizons très divers des personnes et associations ne permettaient pas dans cette plate-forme d’envisager une analyse réelle et profonde des raisons économiques et sociales de la marée noire.
 

Rose, rouge, vert… la mer en marre

La mobilisation doit encore se poursuivre, mais l’adhésion aux collectifs des quatre organisations gouvernementales posent question pour beaucoup. La gauche plurielle gèrent le capitalisme et est donc directement complice de Total : en gardant le pavillon de complaisance français des îles Kerguelen, en gardant le secret défense autour des fuites de l’Erika, en laissant des bénévoles se faire exploiter sans protection sanitaire, en laissant agir en toute impunité les compagnies pétrolières… Le PS descend dans la rue pour influer sur la politique de l’Etat qu’il gère depuis 19 ans maintenant ! Ce sentiment est d’autant renforcé que des membres de Ligue des Droits de l’Homme de Nantes et d’ATTAC ont déclaré à la presse nationale que cette mobilisation va imposer ses vues au gouvernement et une première rencontre interministérielle est prévue pour le 28 février. Et c’est malheureusement de tels comportements, de telles alliances politiques sans sens qui risque d’essouffler le mouvement, et d’arriver à un compromis loin de nos exigences. Et dans dix ans…, tout sera à recommencer.
 

Et les libertaires ?

Difficile d’apparaître clairement dans la masse des cortèges. Situé après un cortège anticapitaliste et de bretonnants, à l’appel de libertaires nantais et de l’union régionale bretagne de la Fédération anarchiste s’est formé un joyeux cortège (FA avec la présence de groupes de Lorient, Vannes, Rennes, Brest, Lannion…, CNT et individu-e-s…)… La veille le débat organisé par le groupe FA de Nantes réunissait 70 personnes. L’Union régionale Bretagne de la FA mène une campagne depuis le début pour dénoncer les raisons de la marée noire (la logique de profit) et pour avancer des perspectives permettant de rompre avec cette logique : une réelle sécurité des navires avec destructions des vieux bateaux, une lutte pour un droit social des marins, un service public (gratuit…) pour les transports communs afin entre autres de diminuer « nos » consommations d’énergies… Campagne qui doit se poursuivre et pour laquelle tout apport matériel et/ou humain est le bienvenu.

Théo Simon. — groupe FA de Nantes


Pour consulter appels, bilans, photos, affiches sur la marée on peut consulter le site du groupe FA de Nantes
http://www.altern.org/fanantes
Pour obtenir le 4 pages éditées par l’URB de la FA, écrire à : FA, ACLN, BP 60221, 44002 Nantes Cedex1.