CHRONIQUE ANARCHA-FÉMINISTE
Ah si Marie…
En novembre 1999, le Vlaams Block (extrême
droite belge) a déposé un projet de loi visant à repénaliser
complètement l’avortement. Jusqu’en 1990, les Belges étaient
soumis-e-s à la loi de 1867 criminalisant l’avortement au nom du
respect de l’ordre et du maintien des familles. Notons au passage que la
qualification d’infanticide n’avait pas été retenue…
En France, malgré la pression des «
anti-IVG », les lois de bio-éthiques ne reconnaissent toujours
pas de personnalité à l’embryon. Il est considéré
au même titre qu’un os, comme une partie du corps. On ne condamne
pas pour homicide les personnes dont la dépendance à des
substances légales ou illégales réduit leur espérance
de vie. Or une grossesse peut mettre en péril la vie d’une femme
à la fois sur les plans physique et psychique. Paradoxalement, une
sorte d’instinct de conservation pousse de nombreuses femmes à risquer
la mort plutôt que de « donner la vie ».
La législation des différents
pays sur l’avortement a un effet certain : la réduction du nombre
des décès post-abortifs. Alors quoi ? Alors, en Belgique,
en France ou ailleurs, tant que la pression sociale tiendra en ligne de
mire le ventre des femmes, celles-ci développeront de gré
ou de force des réponses avortées !
Marie Couchtoila